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"Maladie des rats" : quel danger pour l’homme ?

Alerte à la leptospirose en Haute-Saône après la contamination de trois jeunes. Deux d’entre eux sont dans "un état grave" Allodocteurs.fr fait le point sur "la maladie des rats".
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
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La "maladie des rats" touche 600 personnes en moyenne en France, chaque année. (Fotolia)

Trois jeunes, âgés d’une vingtaine d’années, ont contracté la leptospirose après s’être baignés dans la rivière L’Ognon, à Pesme en Haute-Saône.

Deux personnes étaient toujours hospitalisés samedi dans "un état grave (...) mais stable (...) avec des problématiques touchant certains organes", précise à l’AFP Marc Di Palma, médecin à l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.. Elles faisaient partie d’un groupe de six jeunes venus se baigner dans une zone non contrôlée et donc non soumise aux contrôles sanitaires. 

En France, cette maladie infectieuse à tendance estivale et potentiellement mortelle, touche en moyenne 600 personnes chaque année, selon Santé Publique France.

Qu’est ce que la leptospirose ? 

La leptospirose est une affection bactérienne, appelée zoonose, car transmise de l’animal à l’homme. Cette pathologie est plus connue sous le nom de "maladie des rats" puisque les rongeurs sont les principaux réservoirs des bactéries mises en cause : les leptospires, de la famille des spirochètes. 

Mais attention d’autres animaux peuvent porter cette bactérie : des rongeurs (les ragondins, les souris, les mangoustes) mais aussi des animaux d'élevage (les bovins, les chevaux, les porcs) ou “le meilleur ami de l’homme”, le chien. 

Le rat est donc porteur sain de leptospires. Mais ces bactéries sont évacuées dans ses urines et contaminent ainsi les sols et les cours d’eau.

Comment l’homme peut-il l’attraper ?

La leptospirose est une maladie d’eau douce car les bactéries impliquées craignent l’eau salée. Dans un sol saturé d’urine souillée, comme de l’eau stagnante ou boueuse, les leptospires peuvent survivre plus de six mois. 

Le risque de contamination apparaît lorsque nous sommes en contact direct soit avec un animal porteur de la bactérie (ce qui est assez rare) soit avec un milieu humide souillé par l’urine d’un de ses animaux. 

Les bactéries pénètrent ensuite dans notre organisme au travers de plaies, d’égratignures ou par contact avec les muqueuses du nez ou de la bouche. 

Quels sont les symptômes ? 

Après une phase d’incubation de 4 à 14 jours, la leptospirose se manifeste sous différentes formes. Cela peut aller du syndrome grippal à une atteinte de tous les organes (atteinte multiviscérale) avec un syndrome hémorragique. 

La maladie se déclare généralement d’abord par une fièvre élevée avec des frissons, des maux de tête importants, des troubles digestifs ou des douleurs musculaires et articulaires diffuses.

La leptospirose peut ensuite s’aggraver en quatre à cinq jours et atteindre les reins, le foie, les poumons et les méninges. Peuvent s’en suivre des convulsions, des hémorragies et un coma. Dans ce cas, "la maladie des rats" peut être mortelle. 

D’après l'Institut Pasteur, “chez l’homme, la maladie est souvent bénigne mais peut conduire à l’insuffisance rénale voire à la mort dans 5 à 10% des cas”.

Comment peut-on soigner cette infection bactérienne ? 

Dès l’apparition des premiers symptômes (le syndrome grippal) il est fortement recommandé de consulter son médecin traitant. Le diagnostic est cependant difficile à valider car les symptômes peuvent évoquer de nombreuses maladies. La confirmation intervient uniquement après détection de l’ADN de la bactérie dans le sang, le liquide céphalorachidien ou plus tardivement dans les urines.

Le traitement consiste ensuite en l’administration d’un antibiotique assez ciblé comme la pénicilline ou l’amoxicilline. Cette prise en charge doit être faite le plus tôt possible pour diminuer le risque de complications et éviter l’atteinte de tous les organes. 

Lorsque la leptospirose atteint une forme plus grave, l’hospitalisation est nécessaire. Le patient est placé en service de soins intensifs.

Comment s’en prémunir ? 

Certaines professions comme les agriculteurs, les éleveurs, les égoutiers, les éboueurs sont très exposés à la maladie. Un vaccin, nécessitant trois injections initiales puis un rappel tous les deux ans, leur est proposé. Santé Publique France leur conseille de se munir de protections individuelles comme des gants, des lunettes ou des bottes. 

Ce conseil s’applique aussi à tous ceux qui pratiquent des activités en eau douce comme le canyoning ou le kayak. Evitez également de marcher pieds nus et de vous baigner en eau trouble, boueuse ou dans des ravines. Préférez des zones de baignades contrôlées et donc soumises à des contrôles sanitaires et bien-sûr, si vos mains sont sales, évitez tout contact avec vos yeux, votre nez ou votre bouche.

Si vous pensez avoir été exposé, lavez-vous bien les mains à l’eau potable et au savon puis désinfectez vos éventuelles plaies. Consultez rapidement votre médecin traitant pour l’informer et connaître la marche à suivre.

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