La méningite, une infection à traiter en urgence
Un homme d'une trentaine d'années est mort jeudi 29 décembre 2016 à Montélimar trente minutes après son arrivée aux Urgences d'une méningite foudroyante. Ce décès intervient alors que le campus de Dijon a connu récemment parmi ses étudiants trois cas de méningite à méningocoque de type W135, dont deux mortels.
La méningite est une maladie qui peut être foudroyante, elle représente donc une vraie urgence médicale. Les pédiatres des Urgences insistent pour que les parents viennent les voir dès qu'une fièvre est vraiment inhabituelle, surtout avant deux ans où la méningite ne provoque pas le symptôme plus connu de raideur au niveau du cou. Et avant trois mois, l'alerte est maximale.
La ponction lombaire permet de prélever le liquide céphalo-rachidien qui entoure les méninges et la moelle épinière. La ponction lombaire est l'examen diagnostique clé pour savoir s'il y a une inflammation : une méningite.
Près de vingt minutes après l'examen, le diagnostic est réalisé par la cellule d'urgence du laboratoire d'analyses de l'hôpital. L'enjeu du diagnostic est de savoir s'il s'agit d'une méningite bactérienne ou virale car ni le pronostic, ni la conduite à tenir ne sont les mêmes. Et s'il s'agit d'une méningite bactérienne, il faut déterminer si elle est à pneumocoques ou méningocoques. Les deux familles de bactéries peuvent provoquer des méningites mortelles.
Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l'environnement, il se transmet par la salive. Les infections invasives à méningocoque sont relativement rares en France, avec 469 cas notifiés en 2015, ayant entraîné 53 décès, selon des chiffres de l'Institut national de veille sanitaire (InVs).
Mais le risque de résistance aux antibiotiques est plus fort avec un pneumocoque. Pour les méningocoques, il faut savoir de quel type de souche il s'agit. Le plus souvent, B ou C.
En cas de méningite C, on peut vacciner tout l'entourage pour éviter la contagion. Déjà recommandé pour tous les enfants à partir de un an, le vaccin reste peu utilisé comme le confirme le Dr Robert Cohen, pédiatre infectiologue : "Le principal frein à la vaccination, c'est que les médecins et le public pensent que la méningite est une maladie rare. C'est effectivement le cas (quelques centaines de cas en France par an), mais elle peut aboutir à une mortalité loin d'être négligeable. Et cela peut être prévenu par la vaccination".
Il faudrait atteindre 80 à 90% de personnes vaccinées comme au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas pour enrayer la progression de la méningite et mieux protéger les nourrissons.
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