Pour soigner l'alcoolisme, le CHU de Tours teste un traitement à base de stimulation électrique cérébrale
Les patients volontaires sont soumis à deux courtes séances ambulatoires par semaine. Un traitement innovant et indolore, dont les premiers résultats semblent encourageants.
Le CHU de Tours recherche des volontaires supplémentaires pour compléter les tests d'un nouveau traitement contre l'alcoolisme, rapporte France Bleu Touraine mardi 29 mai, à l'occasion de la 9e journée interrégionale d'alcoologie-addictologie organisée par le collectif d'alcoologie en Indre-et-Loire. La technique s'appelle "stimulation transcranienne à courant continu", ce qui équivaut à une stimulation électrique du cerveau, comme en psychiatrie
"Le premier symptôme qui apparaît dans l'addiction à l'alcool, c'est la perte de contrôle, c'est-à-dire que quand j'ai décidé que je ne boirai pas, je bois quand même", explique le docteur Hussein El-Ayoubi, en charge de l'expérimentation. "C'est le cortex préfrontal qui, à force de répéter le comportement de consommer de l'alcool, perd le contrôle sur la zone des émotions, la zone de la mémoire, la zone du plaisir. Le but de la stimulation transcranienne à courant continu est de restimuler cette zone chez les patients addicts à l'alcool."
Des séances de 13 minutes par semaine
La technique consiste à poser des électrodes sur le cortex préfrontal du patient et à dispenser un petit courant continu de un à deux micro ampères, le cortex préfrontal étant l'endroit du cerveau qui contrôle notre pouvoir de dire oui ou de dire non, au plaisir de boire de l'alcool par exemple, précise France Bleu Touraine. Les volontaires sont soumis à deux séances ambulatoires de 13 minutes par semaine. C'est indolore, et les premiers résultats semblent encourageants.
C'est un traitement novateur dans le sens où il agit sur une zone du cerveau où l'on n'a pas de médicaments
Dr Hussein El-Ayoubià France Bleu Touraine
"J'ai vraiment tendance à croire à ce type de traitement car il y a déjà des effets positifs au CHU de Tours auprès des volontaires qui l'expérimentent depuis février", assure le docteur Hussein El-Ayoubi.
Actuellement, une dizaine de personnes se sont portées volontaires à Tours, sur une centaine à échelle nationale. Les médecins en espèrent 340 au total. Après la fin de l'étude nationale, fin 2019, cette stimulation pourrait devenir la troisième voie de traitement de la dépendance à l'alcool, après les médicaments et la psychothérapie.
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