Quand l'autopsie fait progresser la médecine
L'autopsie fut au cœur du progrès et de la formation médicale du XVIème au XXème siècle. Mais depuis, les progrès de l'imagerie l'ont peu à peu reléguée au second plan dans l'étude du corps humain.
Pourtant, l'autopsie reste encore indispensable à l'identification précise de la cause de certains décès, notamment ceux survenus brutalement. Elle exige une précision proprement chirurgicale pour ne surtout pas endommager les tissus qui seront ensuite examinés.
Rigoureusement encadrées d'un point de vue éthique, ces autopsies médico-scientifiques permettent d'identifier les erreurs diagnostiques, et ainsi de faire progresser la recherche et la pratique médicale. Les anatomo-pathologistes communiquent les résultats de leurs analyses aux médecins, pour les aider à améliorer leur connaissance des pathologies et leur prise en charge des patients.
Dans les années 1990, la découverte de l'implication du prion dans la maladie de Creutzfeld-Jacob a entraîné une réévaluation importante de la réglementation en matière d'autopsie. Plutôt que d'adapter leurs locaux à ces nouvelles exigences, de nombreux services ont cessé leur activité en France. Le déclin n'a pas cessé depuis lors.
Les auteurs du rapport de l’Académie de médecine sur les autopsies médico-scientifiques ont confirmé la gravité de la situation (voir encadré) et appelé à la revalorisation urgente de ces actes qui contribuent énormément aux progrès de la recherche médicale.
En 2013, seules 588 autopsies médico-scientifiques d'adultes et 433 d'enfants ont été recensées en France métropolitaine. Les causes identifiées par l’Académie, au travers de plusieurs enquêtes, sont multiples. Parmi elles : une réglementation "parfois mal adaptée", certains "tabous sociologiques" et religieux, mais également la croyance (tant de la part des médecins que des familles) "en l'infaillibilité des techniques modernes de diagnostic" déployées du vivant du patient.
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