Reportage "Quand on joue, on oublie la maladie" : en Allemagne, des personnes atteintes de Parkinson jouent au ping-pong pour réduire leurs symptômes

Six millions de personnes souffrent de cette maladie dégénérative dans le monde. En Allemagne, des personnes malades pratiquent ce sport dans un club pour lutter contre les tremblements ou les raideurs. Une thérapie qui fait ses preuves selon ses adeptes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les adeptes sont regroupés au sein d’une association baptisée PingPongParkinson. Image d'illustration. (ALINA RUDYA/BELL COLLECTIVE / DIGITAL VISION)

Jeudi 11 avril, c'est la journée mondiale de la maladie de Parkinson. Six millions de personnes souffrent de cette maladie dégénérative dans le monde. L’occasion de s’intéresser à une thérapie d’un genre particulier très développée en Allemagne : le tennis de table. Outre-Rhin, 1700 malades de Parkinson pratiquent régulièrement ce sport qui les aide à réduire les symptômes physiques comme les tremblements ou les raideurs. Les adeptes sont regroupés au sein d’une association baptisée PingPongParkinson.

Ce jour-là, une douzaine de malades s’est donné rendez-vous dans un gymnase de l’ouest de Berlin. Günter, 70 ans, s’apprête à débuter un match. Pas question pour lui de rater ses deux séances d'entraînement hebdomadaires. "Je joue environ deux heures à chaque fois, raconte-t-il. Il y a une très bonne ambiance ici, cela m’aide à coordonner les mouvements et améliore mes réflexes. Quand on joue, on oublie la maladie, et on se rend compte aussi qu’on est encore capable de faire des choses."

"Cela aide à mieux dormir"

Pour Robert, 70 ans lui aussi, c’est seulement la deuxième visite au club de ping-pong. Le retraité souffre de la maladie de Parkinson depuis quelques mois. "Je n’avais jamais joué au tennis de table auparavant mais je trouve que c’est un sport génial. Pour la mobilité, pour l’équilibre, et cela aide à mieux dormir le soir. Avec la maladie, les muscles se raidissent. Il faut les faire bouger et les maintenir en mouvement. Si on ne fait rien, c’est dévastateur et la maladie prend le dessus."

À sa création en 2020, l’association proposait deux séances hebdomadaires de ping-pong pour les malades de Parkinson dans Berlin. Désormais, il y en a 17, explique Aysel Akkus, qui encadre l’entraînement du mardi. "Le tennis de table est reconnu comme un sport ayant des effets bénéfiques pour les malades de Parkinson et il est donc recommandé par les médecins, explique-t-il. C’est pour ça qu’il y a de plus en plus de monde. Ils peuvent jouer une heure si cela leur suffit ou rester jusqu’à la fin du cours. La plupart reste d’ailleurs les quatre heures."

"Quand certains jouent, on ne remarque même plus qu’ils sont malades."

Aysel Akkus, qui encadre des entraînements

à franceinfo

À 63 ans, Michaela vit depuis trois ans avec la maladie de Parkinson. Cette ancienne professeure de théâtre à la retraite a rejoint récemment le club de ping-pong. Une façon, dit-elle, de lutter aussi contre l’isolement. "Beaucoup de malades de Parkinson se replient sur eux-mêmes parce qu’ils ne veulent pas qu’on les voie trembler, marcher lentement ou se déplacer bizarrement, raconte Michaela. Parce que c’est gênant, parce que ça met mal à l’aise. Le regard des autres est très pesant. Ici, on rencontre des gens qui sont exactement dans la même situation, on peut discuter, parler de nos problèmes. Nous nous comprenons."

Plusieurs membres du club participeront à la prochaine Coupe du monde de ping-pong pour les malades de Parkinson. Cette année, c’est la Slovénie qui accueille la compétition à l’automne.

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