"Les médicaments n'ont pas cet effet-là" : le sport, meilleur remède pour freiner la maladie de Parkinson
Pour la plupart d'entre nous, la maladie de Parkinson se résume à des tremblements. Mais en fait, il y a une soixantaine d'autres symptômes que les visiteurs du village Park’Cœur vont pouvoir découvrir. Dans ce premier village immersif inauguré samedi 23 mars place Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris, on se met dans la peau du malade, à l'aide d'équipements. L'association France Parkinson est à l'origine de cette initiative, qui se tient tout le week-end et qui aura lieu également en avril et en mai à travers la France.
Lestée de poids, les chevilles entravées par des fermetures autogrippantes, Amandine Lagarde, la présidente de l'association France Parkinson, fait une démonstration. "Là, j’essaie de marcher sur un tapis qui me retient au sol, explique-t-elle. C’est typiquement ce qui se passe dans la maladie de Parkinson, cette difficulté à avancer, cette sensation d’être bloquée, cet effet de bégaiement de la marche et ce risque de chute derrière".
Trente minutes de sport intensif par jour
Cette maladie neurodégénérative touche 270 000 personnes en France. Elle provoque aussi des troubles de la marche, de la mémoire, du système digestif et pour l'instant, elle ne se guérit pas. Mais une étude menée par le Centre expert Parkinson des Hospices civils de Lyon a prouvé qu'une activité physique intensive, au moins 30 minutes par jour, a un effet bénéfique sur le cerveau et pas seulement sur les muscles.
"L’activité physique intensive, c’est l’équivalent d’un traitement."
Teodor Danaila, neurologueà franceinfo
"Et en plus, c’est le seul aujourd’hui qui pourrait avoir un effet frénateur sur l’évolution de la maladie, poursuit le neurologue Teodor Danaila, qui dirige ce Centre expert Parkinson. Les médicaments n’ont pas du tout cet effet-là. Ils permettent de cacher les symptômes de la maladie, on appelle ça un effet symptomatique. Il est très important, c’est indéniable. En revanche, il n’y a absolument pas d’effet de ralentissement de la maladie à long terme".
Mais les malades ne savent pas forcément que le sport constitue le meilleur médicament pour freiner la maladie de Parkinson, au grand regret de la responsable de la présidente de France Parkinson. "Au départ, au moment du diagnostic, il y a effectivement cette prescription médicamenteuse. Mais on ne les oriente pas systématiquement vers cette pratique de l’activité physique et vers les approches non médicamenteuses, déplore Amandine Lagarde. Ça ne vient que plus tard, voire pas du tout". L'association fournit également un guide de pratiques sportives adaptées aux malades de Parkinson, peu importe leur âge et leur condition physique.
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