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Trois questions pas si bêtes sur la proposition d'en finir avec le changement d'heure

Pourquoi veut-on en finir avec le changement d'heure ? Quand est-ce que cette suppression pourrait avoir lieu ? Va-t-on rester à l'heure d'hiver ou à l'heure d'été ? Franceinfo s'est penché sur ces questions.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La Commission européenne a proposé la fin du changement d'heure, vendredi 31 août.  (SEBASTIAN KAHNERT / DPA)

"C'était un outil obsolète." A l'origine de la résolution visant à supprimer le changement d'heure en Europe, l'eurodéputée française Karima Delli (Europe Ecologie-Les Verts) se réjouit de l'annonce de la Commission. "Le changement d'heure sera aboli", a affirmé Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, à la chaîne allemande ZDF, vendredi 31 août. La Commission va proposer au Parlement européen et au Conseil la fin du changement d'heure dans l'UE, en s'appuyant notamment sur une consultation publique menée cet été. Si la réforme est adoptée, il appartiendra à chaque Etat de décider s'il souhaite adopter l'heure d'été ou d'hiver.

Franceinfo répond à trois questions sur cette proposition qui concerne plus de 500 millions d'Européens. 

Pourquoi est-il contesté ? 

Instauré en 1916 en France, avant d'être supprimé pendant l'entre-deux-guerres puis rétabli en 1976 à la suite du choc pétrolier de 1973, le changement d'heure avait pour objectif de faire des économies d'énergie. Mais de nombreux mouvements contestent aujourd'hui l'efficacité de cette mesure, qui serait devenue caduque avec les avancées technologiques. 

Les détracteurs du changement d'heure dénoncent les effets négatifs sur la santé comme la perturbation des rythmes biologiques, notamment chez les enfants et les personnes âgées. Ils dénoncent aussi ses conséquences sur l'environnement, avec l'accroissement en été de la pollution atmosphérique, les pics de circulation coïncidant avec l'ensoleillement maximum. Est également mobilisé l'argument de la pénibilité du travail pour les métiers en plein air. Par ailleurs, le changement d'heure perturbe les animaux d'élevage, ce qui lui a valu de nombreux ennemis dans le monde agricole. Enfin, il y a l'argument de la sécurité routière : chaque année, dans les jours suivant le changement à l'heure d'hiver, les accidents impliquant des piétons en fin de journée augmentent de 40%.

Mais, à ce jour, aucune étude scientifique n’a prouvé que le changement d’heure est réellement néfaste, ou au contraire vraiment bénéfique, pour la santé, les économies d’énergie, et même la sécurité routière, souligne Le Monde.

Quand pourrait-il être supprimé ? 

La commissaire européenne chargée des Transports a donné des précisions sur la suite. La Commission va "préparer une proposition législative pour le Parlement européen et le Conseil [qui représente les Etats membres], qui décideront ensuite ensemble", a détaillé Violeta Bulc dans un communiqué.

Selon RTL, le système actuel ne devrait pas changer avant octobre 2020. Le passage par le Parlement européen devrait être une formalité : lors du premier vote, en février, la résolution portée par Karima Delli avait été adoptée à une large majorité (384 voix, pour ; 153 voix contre et 12 abstentions). Il faudra ensuite que les Etats adoptent une directive commune, qui va nécessiter des discussions entre les capitales, mais sur laquelle la Commission s'attend à "un résultat cohérent". Enfin, les Etats devront l'intégrer dans leur législation. 

Heure d'été ou heure d'hiver ? 

Concrètement, la Commission ne va pas proposer de rester à l'heure d'été, mais uniquement de supprimer les deux changements d'heure annuels. Ce sera donc aux Etats de décider s'ils souhaitent rester à l'heure d'été ou d'hiver, si la réforme est adoptée. En attendant, la France passera à l'heure d'hiver dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 octobre 2018. A 3 heures du matin, il sera 2 heures. 

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