Epidémie de mpox : ce que l'on sait du premier cas du nouveau variant détecté en France

"Le cas déclaré concerne une personne n'ayant pas voyagé en Afrique centrale", zone dans laquelle le clade 1b circule depuis plusieurs mois, a expliqué lundi le ministère de la Santé.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un pharmacien administre une dose de vaccin pour protéger contre le virus mpox, à Lille, le 10 août 2022. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Après la Suède, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique, c'est au tour de la France. Un premier cas du nouveau variant du virus mpox, le clade 1b, a été identifié sur le territoire national, ont annoncé lundi 6 janvier les autorités sanitaires. La France devient le cinquième pays d'Europe concerné par l'apparition de cette souche. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette contamination et, plus largement, de ce nouveau variant.

Un premier cas identifié en Bretagne

Le ministère de la Santé a annoncé lundi avoir été informé "d'un premier cas humain de mpox de clade 1b sur le territoire national, en Bretagne", confirmant une information du quotidien Ouest-France.

"Le cas déclaré concerne une personne n'ayant pas voyagé en Afrique centrale, zone dans laquelle les différents clades de virus mpox circulent activement depuis plusieurs mois, dont le clade 1b", précise le communiqué du ministère. "Cette personne a toutefois été en contact avec deux personnes de retour d'Afrique centrale, les investigations sont en cours pour rechercher l'origine de la contamination et identifier l'ensemble des personnes contacts", ajoutent les autorités.

Deux clades du mpox sévissent actuellement dans le monde

Pour le virus mpox (auparavant appelé "monkeypox" ou "variole du singe"), on distingue deux types de variants : le clade 1 (et ses sous-clades 1a et 1b) et le clade 2 (et ses sous-clades 2a et 2b), explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Depuis 2022, une épidémie provoquée par le sous-clade 2b sévit à l'échelle mondiale. En France, 215 cas de mpox, tous dus au clade 2b, ont ainsi été déclarés à Santé publique France (SPF) en 2024, avec en moyenne trois cas déclarés par semaine en fin d'année. Simultanément, un nombre croissant de flambées épidémiques dues aux sous-clades 1a et 1b touchent la République démocratique du Congo et d'autres pays d'Afrique, mais également d'autres continents depuis cet été.

"Les éventuelles différences de transmissibilité, de virulence et de facteurs de risque entre les deux sous-clades sont encore mal connues", expliquait cependant l'agence nationale de santé publique dans un document destiné aux professionnels de santé et daté du mois d'août.

Le cinquième pays européen concerné

Le variant baptisé clade 1b a été détecté pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en septembre 2023, explique le ministère de la Santé. Des cas ont été recensés dans diverses zones du continent. Selon les Centres africains pour la surveillance et la prévention des maladies, les enfants de moins de 15 ans sont les plus touchés par ce variant en Afrique et représentent au moins 60% des cas. Un constat qui inquiète particulièrement l'Unicef.

Le variant s'est progressivement propagé hors d'Afrique, atteignant des pays d'Asie comme la Thaïlande, mais aussi d'Europe. Le ministère de la Santé rappelle ainsi que quatre pays du Vieux Continent ont recensé des cas du clade 1b depuis cet été : la Suède, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique.

En août, l'OMS a ainsi décidé de déclencher son plus haut niveau d'alerte en raison de l'augmentation des cas et du nombre de pays concernés.

Les autorités sanitaires se veulent rassurantes

"Les quelques cas qu'il y a eus en Europe appellent à la vigilance, mais pour l'instant [il n'y a] aucune raison d'être inquiet pour une épidémie à grande échelle", a expliqué lundi sur franceinfo l'infectiologue Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine. "Il faut prendre les précautions nécessaires, mais de là à ce qu'il y ait une épidémie généralisée, on est encore loin de la situation", a-t-elle assuré.

Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a partagé cette analyse lors d'une visite au CHU de Rennes mardi, affirmant qu'il n'y avait "pas d'inquiétude à avoir". La patiente contaminée par le mpox de clade 1b est un "cas sporadique" et celle-ci, prise en charge par le CHU de Rennes, "n'a pas de symptômes, n'a pas d'état de gravité", a insisté le ministre.

Le risque d'infection par le clade 1 du mpox pour la population générale en France et en Europe est également considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC, l'agence de santé publique de l'UE), souligne le ministère de la Santé. "Les mesures de gestion recommandées ont été mises en place", font valoir les autorités. "Mais des cas sporadiques, en lien avec les pays de circulation virale plus intense, peuvent survenir. La survenue de ce cas en France a pu être rapidement détectée grâce au système de surveillance en place", poursuit le ministère.

La vaccination reste recommandée pour les personnes à risque

Les autorités sanitaires rappellent l'importance de la vaccination pour les publics à haut risque : les hommes ayant des relations homosexuelles avec des partenaires multiples, les personnes transgenres avec des partenaires multiples, les travailleurs et travailleuses du sexe, les professionnels des lieux de consommation sexuelle, les partenaires ou personnes partageant le même lieu de vie que celles à haut risque d'exposition.

Les personnes ayant des liens étroits avec les pays d'Afrique centrale peuvent également se faire vacciner, précisent encore les autorités. Dans un communiqué publié en novembre, l'OMS rappelait par ailleurs que le vaccin est efficace contre les deux clades en circulation.

"A ce stade, on ne change pas les recommandations en Ile-de-France. Toujours utile de se faire vacciner si on pense être exposé", détaille sur le réseau social X Luc Ginot, directeur de la santé publique auprès de l'ARS francilienne. Les coordonnées des centres de vaccination contre le mpox sont à retrouver sur le site du service public dédié à la santé.

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