"Pour l'instant, on n'a pas de dose supplémentaire" : à Marseille, les créneaux de vaccination en pharmacie contre la variole du singe sont pris d'assaut
Le ministère de la Santé expérimente la vaccination en pharmacie contre la variole du singe : à partir de ce mercredi, cinq officines en France peuvent injecter les doses de vaccins aux personnes les plus à risque, qui ne trouvent pas de créneau dans les centres déjà ouverts.
Dans l'arrière-boutique, derrière le comptoir, Julien, le pharmacien, fait l'inventaire : "Les vaccins, on les a reçus ce matin". Sa pharmacie, dans le 6ème arrondissement de Marseille, fait partie des cinq officines en France – à Paris, Fréjus, Lille et Marseille – à pouvoir injecter des doses de vaccins contre la variole du singe aux personnes les plus à risques, à savoir les homosexuels qui ont plusieurs partenaires et les travailleurs du sexe.
Un public "cible" qui ne trouve pas toujours de créneau dans les centres de vaccination déjà ouverts. "Là ces doses arrivent de La Timone et sont décongelées à ce moment-là, explique Julien. On va pouvoir les garder 14 jours au frigidaire, donc à cinq degrés. En tout, on a reçu quelques dizaines de doses." Et toutes ont déjà trouvé preneur.
"On avait à peu près 40 rendez-vous et ils ont tous été pris en moins de douze heures. Donc, pour l'instant, on n'a pas de dose supplémentaire."
Julien, pharmacien à Marseilleà franceinfo
C'est justement pour cette raison qu'il refuse de citer le nom de sa pharmacie. "Ça ne sert à rien de venir nous demander si on a des doses ou pas, puisque pour le moment, on n'en a pas. Si jamais on en a, ce sera sur Doctolib", indique-t-il.
"Une semaine entière" pour trouver un rendez-vous
Les créneaux sont rares et certains patients bataillent depuis des jours pour obtenir un rendez vous. "J'ai eu beaucoup de mal à trouver un rendez-vous pour ma première dose, confie l'un d'eux. J'ai passé une semaine entière au téléphone, et par chance j'ai trouvé une place à Marseille." Il estime qu'il faut étendre la vaccination au plus grand monde : "Il faut que ça passe par des pharmacies, par des centres de vaccination, ou chez le médecin traitant directement, pour atteindre le plus de corps et de personnes possibles."
Alors que la campagne de vaccination contre la variole du singe est très critiquée, notamment par plusieurs associations LGBT, cette phase d'expérimentation va permettre d'évaluer les besoins dans trois régions test, Hauts-de-France, Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur, explique Sébastien Debeaumont directeur général adjoint de l'agence régionale de santé en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Ce sont déjà des échelles intéressantes pour mesurer l'efficacité de la dispensation du vaccin en officine. On va voir comment la population répond à cette demande qui complète l'offre existante."
Sébastien Debeaumont, de l'agence régionale de santé en PACAà franceinfo
"Ça va permettre de vérifier les conditions logistiques de sécurisation de la chaîne du froid jusqu'à pouvoir injecter le vaccin, mais aussi de vérifier aussi que les officines sont bien effectivement armées pour le faire, ajoute-t-il. C'est pour ça qu'on se fixe quinze jours." Cette phase d'expérimentation pourrait déboucher sur un élargissement de la vaccination dans d'autres pharmacies.
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