: Vidéo "Le cancer de ma fille n'est pas dû au hasard"
Dans cette petite commune de Charente-Maritime entourée de terres agricoles, les cas d'enfants atteints de cancers se sont multipliés. Alors les habitants ont voulu comprendre pourquoi. Voici ce qu'ils ont découvert...
Pauline vivait à Saint-Rogatien, une toute petite commune entourée de terres agricoles. Ici, ce sont les médecins qui ont été les premiers à s'alerter du nombre d'enfants malades de cancers. Les habitants, eux, sont de plus en plus méfiants vis-à-vis de leur environnement. Très malade, la fillette consulte le médecin. Après une prise de sang, les médecins annoncent à Pauline et à sa famille qu'elle est atteinte d'une leucémie. "Ce qu'on ressent, c'est... un tsunami. Vraiment. Parce que tout est bouleversé. Très vite, à l’annonce de la maladie, on se remet en question avec mon mari, on se dit : qu'est-ce qu'on a fait de mal ?", souffle Nathalie, la mère de Pauline. Immédiatement, les médecins assurent à la famille de Pauline qu'il n'y a pas de cause génétique mais que cela pourrait être environnemental. "Le cancer de ma fille n'est pas dû au hasard."
Des eaux polluées rejetées ?
À Saint-Rogatien, six enfants ont été touchés par des cancers entre 2009 et 2018. Certains habitants ont fondé une association pour tenter d'obtenir des réponses. En janvier dernier, un de ses membres découvre que de l'eau potable est détournée et jetée à quelques centaines de mètres de là où vit Pauline. "La raison pour laquelle l'eau était rejetée, c'est qu'il y avait une forte pollution avec un pesticide et qui impliquait de purger le point de captage, d'essayer d'en retirer le maximum d'eau. Il est à "proximité des champs"", explique Romain Gouyet, membre de l'association Santé Avenir Environnement. L'herbicide retrouvé dans l'eau s'appelle le chlortoluron. Il dépassait de 130 fois le seuil réglementaire alors qu'il est considéré comme "cancérogène suspecté". Pour les autorités locales, ce n'était pas une contamination chronique mais un accident. En 2020, une étude financée par la Ligue contre le cancer révèle pourtant qu’il existe "un excès de risque" de cancers pédiatriques pour les 0-24 ans de la commune de Saint-Rogatien.
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