Baclofène : le décontractant musculaire devra "trouver sa place dans la palette de traitements contre l'alcoolisme"
Patrick Daimé, secrétaire général de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, estime sur franceinfo que le baclofène n'est pas un "produit miracle".
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a finalement annoncé ce mardi 23 octobre l'autorisation de mise sur le marché du baclofène dans le traitement de l'alcoolisme. Ce qui est à l'origine un décontractant musculaire pourra être prescrit après l'échec des autres traitements.
"Ce n'est pas un produit miracle", nuance Patrick Daimé, praticien hospitalier en addictologie au CHU de Rouen et secrétaire général de l'ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), invité ce mardi 23 octobre sur franceinfo.
franceinfo : Est-ce que cette autorisation du baclofène va changer la vie des patients souffrant d'alcoolisme ?
Patrick Daimé : Je crois que c'est une donnée qui est favorable pour la prise en charge globale de tous les patients qui souffrent de difficultés avec l'alcool. Dire qu’il changera la vie de tous les patients, ça serait un bien grand mot, il faut raison garder. C'est l'objet de l'autorisation de mise sur le marché de l'Agence nationale de sécurité du médicament. Il y a un engouement populaire et médiatique depuis quelques années sur le baclofène. Ce n'est pas un produit miracle, il faut qu'il trouve sa place dans la palette de ce que peuvent proposer les soignants à leurs patients qui souffrent de difficultés avec l'alcool.
Quels sont les effets du baclofène, pourquoi peut-il être utile ?
Il diminue le besoin et l'envie de consommer de l'alcool. Il va pouvoir être utilisé chez les patients qui seront répondeurs à ce médicament. Tous les patients ne sont pas sensibles au baclofène. Ce qui est important, c'est de pouvoir apporter à chaque patient les aides qui puissent lui correspondre. Le fait qu'il y ait une autorisation de mise sur le marché va pouvoir cadrer les patients les plus répondeurs, ceux chez qui on va apporter un maximum de bénéfices. Et permettre une surveillance, une pharmacovigilance régulière de ces prescriptions de baclofène.
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