Diabète : les médicaments à base de metformine dans le viseur de l’ANSM
A la recherche des impuretés NDMA. Les médicaments pour diabétiques à base de metformine, disponibles en France, font l'objet d'analyses pour vérifier leur qualité annonce le 6 décembre l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Cette mesure survient après la découverte de traces d'impuretés a priori sans conséquences pour la santé, dans "quelques lots" de ce type de médicaments commercialisés hors de l’Union Européenne.
"Pas de risque aigu pour la santé"
De quoi s’agit-il ? Ces impuretés, appelées NDMA pour N-nitrosodimethylamine (une nitrosamine), ont été retrouvées dans ce médicament hors UE "à un niveau inférieur" auquel on peut être exposé naturellement via "l'eau et la nourriture", précise l'ANSM. Celle-ci reste donc rassurante : "la présence éventuelle de NDMA dans votre médicament ne présente pas de risque aigu pour la santé."
Ces molécules NDMA, dont la présence est probablement liée à un problème dans le procédé de fabrication des médicaments, sont classées comme cancérogènes probables chez l'humain sur la base d'études menées sur l'animal, selon l'Agence européenne du médicament (EMA).
Ne pas interrompre le traitement
En dépit des vérifications en cours, l'ANSM "recommande aux patients diabétiques de ne pas interrompre leur traitement à base de metformine car les risques d'une interruption de traitement sont plus importants que ceux qui seraient liés aux traces éventuelles d’impuretés". En effet, une interruption du traitement risquerait de déséquilibrer le diabète et de provoquer rapidement une hyperglycémie, qui se manifesterait par une sensation de soif, des somnolences et une vision floue, détaille l'agence sanitaire à l'adresse des patients concernés.
L’ANSM rappelle également les risques de complications à long terme d'un diabète mal contrôlé : maladies cardiaques, problèmes neurologiques, atteintes rénale, oculaires mais aussi lésions des pieds pouvant entraîner une amputation. L’agence sanitaire conseille donc aux patients de "ne pas hésiter à contacter un professionnel de santé pour toute question" sur leur traitement.
Des NDMA déjà trouvés dans les sartans et l’Azantac
Ces impuretés ont été identifiées l'été 2018, dans de nombreux lots de médicaments contre l’hypertension, les sartans. Depuis, des investigations sont conduites sur d'autres médicaments dans le monde et ces NDMA ont notamment été trouvées cette année dans une autre famille de médicaments, à base de ranitidine. Ceux-ci sont principalement utilisés contre le reflux gastro-œsophagien (Azantac et ses génériques), ce qui a justifié leur rappel.
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