Fin de la vente libre pour les anti-rhumes ? "C’est dommage de courir le risque de faire un infarctus pour un simple rhume", approuve un médecin

"Un rhume bien soigné, ça dure sept jours et pas soigné, ça dure une semaine", ironise le médecin qui conseille plutôt d'utiliser du sérum physiologique et du paracétamol plutôt que de prendre des risques inutiles.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le peanneau lumineux d'une pharmacie. Image d'illustration. (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

"C'est dommage de courir le risque de faire un accident vasculaire ou un infarctus pour un simple rhume", approuve vendredi 22 novembre sur franceinfo le docteur Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président d'honneur de la Fédération des médecins de France (FMF). L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) plaide pour la fin de la vente libre dans les pharmacies des médicaments anti-rhume, accusés depuis plusieurs années de provoquer de graves effets secondaires comme des AVC et des infarctus.

Actifed, Dolirhume, Rhinadvil, Humex ont tous en commun de contenir la molécule pseudoéphédrine qui "entraîne une vasoconstriction qui rétrécit des vaisseaux sanguins et qui fait courir un risque cardio-vasculaire aux personnes qui ont justement ces facteurs de risque", explique le médecin. 

"Le premier principe en médecine, c'est que le remède ne soit pas pire que le mal."

Jean-Paul Hamon, médecin généraliste

à franceinfo

"Même si ces accidents-là sont très rares, c'est quand même dommage de risquer ça pour se déboucher le nez", ajoute-t-il. "Surtout que vous pouvez vous nettoyer les narines avec du sérum physiologique et prendre un peu de paracétamol si vous avez mal au crâne", préconise-t-il. Il rappelle "qu'un rhume bien soigné, ça dure sept jours et pas soigné, ça dure une semaine", ironise-t-il. "C'est quand même dommage de risquer de faire un accident vasculaire sévère alors qu'avec un peu de sérum physiologique et de paracétamol ça marche", a-t-il insisté.

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait déjà alerté l'année dernière sur la dangerosité de ces médicaments. Mais rien n'a bougé. "C'est la France, lâche Jean-Paul Hamon, fataliste. Il y a aussi le poids de l'industrie pharmaceutique qui souhaite vendre leurs produits"

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