Génériques : une campagne pour redonner confiance
En vingt ans, les médicaments génériques se sont imposés dans la vie quotidienne des Français pour soigner les maux bénins comme les maladies les plus graves. Près de huit Français sur dix les utilisent et 93% en sont satisfaits. Mais la France reste à la traîne par rapport à ses voisins européens : dans notre pays, moins d’une boîte de médicaments remboursée sur trois est une boîte de génériques, contre trois sur quatre en Allemagne et au Royaume-Uni.
"Devenir générique ça se mérite"
Pour renforcer l’utilisation de ces médicaments, le ministère de la Santé lance une campagne nationale d’information, en partenariat avec l’Assurance-maladie et l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). Avec le slogan "Devenir générique, ça se mérite", cette campagne a pour ambition de gommer le sentiment de méfiance. "Le médicament générique est un médicament tout court, c'est un médicament qui soigne aussi bien, sans effets secondaires et comme les autres médicaments", martèle Marisol Touraine, la ministre de la Santé.
Une méthode d'évaluation identique
Un médicament générique a la même composition qualitative et quantitative en principes actifs (substances à l’origine de l’effet du médicament) et la même forme pharmaceutique (comprimé, gélule, sirop…) que le médicament princeps. Pour obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), le laboratoire souhaitant commercialiser un médicament générique doit démontrer sa bioéquivalence avec le médicament de référence, c’est-à-dire apporter la preuve qu’il se comporte de la même manière dans l’organisme en termes d’absorption, de distribution et d’élimination.
L’AMM des médicaments génériques repose sur la même méthode d’évaluation que celle appliquée à l’ensemble des médicaments Et tout médicament doit être utilisé pendant dix ans avant de pouvoir être génériqué.
Le nom de la molécule sur la boîte
Et si les patients sont parfois réticents, il faut également agir sur les habitudes de prescription des professionnels de santé. Certains préconisent d’inciter les médecins à écrire sur les ordonnances le nom de la molécule plutôt que le nom commercial du médicament afin de rendre la substitution plus simple.
Selon le ministère de la Santé, l’utilisation des médicaments génériques a permis d’économiser sept milliards d’euros en cinq ans. L’enjeu d’une meilleure information est donc aussi économique.
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