L'Agence de sécurité du médicament alerte sur l'utilisation détournée par des influenceuses de l'antidiabétique Ozempic comme coupe-faim
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte mercredi 1er mars sur l'utilisation détournée de l'Ozempic, un médicament prescrit contre le diabète, mais qui est vanté comme coupe-faim par des influenceuses sur le réseau social TikTok. L'ANSM craint qu'en détournant ce médicament, les faux malades créent une pénurie et en privent les diabétiques.
>> Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation
L'Ozempic est indiqué dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé. Disponible uniquement sur ordonnance, il a bénéficié à environ 215 000 patients en un an et demi, selon l'ANSM, qui s'appuie sur les données du système national des données de santé pour la période du 1er octobre 2021 au 30 septembre 2022. Parmi ces patients, 2 185 bénéficiaires d’Ozempic peuvent être considérés comme non diabétiques.
Un médicament dangereux s'il est pris à long terme pour maigrir
Très en vogue chez les influenceuses, ce médicament est devenu un phénomène de mode sur TikTok. Le mot-clé #Ozempic culminait sur le réseau social à plus de 500 millions de vues, le 24 février selon l'AFP. Avec une injection dans le ventre par semaine, l'Ozempic a des propriétés coupe-faim permettant des pertes de poids spectaculaires. Mais pris à long terme pour maigrir, il peut être dangereux. Le docteur Isabelle Yoldjian de l'Agence de sécurité du médicament pointe "des risques d'affections biliaires ou pancréatiques, de cancer de la thyroïde".
Si les détournements de l'Ozempic semblent limités, ils pourraient priver de médicament les vrais patients diabétiques en causant, ou accentuant, des tensions d’approvisionnement. L'ANSM rappelle donc aux médecins que l'Ozempic doit être prescrit uniquement aux patients diabétiques. L'agence demande aux pharmaciens de signaler toutes les ordonnances suspectes, y compris celles émanant d'une plateforme ou application de téléconsultation, et les invite à refuser une délivrance du médicament en cas de doute.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.