Thérapies contre le cancer non autorisées : l'Agence du médicament ordonne à trois entreprises de suspendre leur publicité illégale en France
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a pris des décisions de police sanitaire contre trois sociétés accusées de promouvoir illégalement des thérapies contre le cancer, annonce-t-elle dans un communiqué jeudi 28 novembre. Les trois sociétés concernées sont Immucura, Immunyo et Iaso Health GmbH. Selon l'Agence du médicament, elles promeuvent "sur leurs sites internet et réseaux sociaux" des "thérapies cellulaires dendritiques non autorisées en France". Il s'agit de thérapies par cellules dendritiques, des cellules du système immunitaire ayant un rôle majeur d'alerte contre les agressions.
Ces entreprises "présentent de manière infondée leur traitement comme une solution efficace contre le cancer et comme ayant un profil de sécurité très favorable et non invasif" puisqu'"il serait dépourvu d'effets indésirables". Or, explique l'Agence du médicament, la thérapie cellulaire dendritique utilisée dans le traitement contre le cancer "répond à la définition du médicament mais n'a pas fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France ou en Europe".
Des études cliniques sont bien menées notamment en France mais aucune autorisation de mise sur le marché n'a été accordée à ce stade. Un traitement ne disposant pas d'une AMM "peut présenter des risques pour la santé et constituer une perte de chance pour le patient qui renoncerait dans ce contexte à des traitements validés".
Des thérapies susceptibles de "mettre en danger les patients"
L'Agence de sécurité du médicament ordonne donc à ces trois sociétés basées en Irlande, en Allemagne et en Suisse de mettre fin à leur campagne de promotion et appelle les patients concernés à en parler avec leur oncologue, comme l'explique Alexandre de La Volpilière, chargé des opérations à l'ANSM. Il répète que "ces thérapies ne sont pas évaluées, en tout cas celles qui sont présentées par ces trois sociétés". Selon lui, elles sont donc susceptibles de "mettre en danger les patients".
"Il est important qu'on puisse suspendre immédiatement cette publicité et éviter que les patients ne s'orientent vers ce type de thérapies qui ne sont pas évaluées ni en France ni au niveau européen."
Alexandre de La Volpilière, chargé des opérations à l'ANSMà franceinfo
L'ANSM prend donc des décisions de police sanitaire contre ces trois sociétés, notamment pour "suspendre la publicité illégale de cette thérapie jusqu'à sa mise en conformité à la réglementation relative au médicament". L'agence ajoute qu'elle poursuit "les investigations en lien avec [ses] homologues européens" et se réserve le droit "de saisir le procureur de la République" et d'effectuer "un signalement sur le portail officiel de signalement des contenus illicites de l'internet (Pharos)".
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