L'homéopathie, médecine remise en cause
L'université de Lille a décidé de suspendre son diplôme d'homéopathie. Le doyen de la faculté veut un avis clair et définitif de la Haute autorité de santé sur la preuve de son efficacité.
À la rentrée, sur les bancs de l'amphithéâtre de la faculté de médecine de Lille (Nord), il n'y aura plus de cours d'homéopathie. "L'homéopathie restait comme une doctrine sans preuve scientifique. Les études sur le sujet sont peu nombreuses ou mal étayées", explique le professeur Didier Gosset. "Tout le monde prône, enseigne, une médecine qui est aujourd'hui fondée sur les preuves", ajoute le doyen de la faculté. Lille devient la première université à faire ce choix. Un pavé dans la mare alors qu'une tribune divise depuis quelques mois la communauté médicale. En février dernier, 124 médecins affirment que l'homéopathie n'est en rien scientifique et fait donc partie des thérapies dites "alternatives, inefficaces et dangereuses" et en exigent le déremboursement. Dans la foulée, Agnès Buzyn saisit la Haute Autorité de santé pour qu'elle évalue l'efficacité de l'homéopathie.
Décision en février
Pour un médecin généraliste, c'est l'incompréhension. En charge de l'enseignement au sein de la faculté de Lille, il n'approuve pas la décision du doyen : "L'homéopathie est inscrite à la pharmacopée depuis les années 1970. Les pharmaciens dans leur cycle d'études sont formés à l'étude du médicament homéopathique", précise le Dr Mourad Benabdallah. La Haute Autorité de santé devrait trancher ce débat d'ici le mois de février, avant la prochaine rentrée universitaire.
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