La libido des étourneaux en chute libre à cause de nos antidépresseurs
Des restes de Prozac se retrouvent dans l'environnement et sont notamment ingérés par les petits oiseaux. Les effets sur leur comportement mettent en danger la reproduction de l'espèce, selon une étude britannique.
On savait déjà que les poissons mâles d'eau douce étaient devenus transgenres à cause des résidus de pilules contraceptives présents dans les rivières. Autre conséquence de la pollution de notre environnement, signalée mercredi 8 août par une étude de chercheuses britanniques de l'université de York (Royaume-Uni) : le Prozac réduit l'attractivité des étourneaux femelles et met ainsi en danger la reproduction de l'espèce.
Les Français consomment beaucoup d'antidépresseurs, notamment du Prozac. L'une des conséquences, c'est qu'on en trouve des restes dans les stations d'épuration. À côté de ces lieux, il y a des vers de terre, qui sont eux-mêmes mangés par les étourneaux.
Plus d'agressivité, moins de copulation
Les chercheurs ont découvert qu'en donnant aux oiseaux 10% de la dose humaine habituellement prescrite, les femelles attiraient moins les mâles, qui chantent moins à leur attention. Elles étaient aussi plus agressives vis-à-vis de leurs congénères et moins appétentes pour la copulation. En clair, les spécialistes ont constaté une vraie chute de la libido. La reproduction de l'espèce s'en trouve donc menacée.
"On n'est pas sur un mécanisme de perturbation endocrinienne mais sur un mécanisme lié à des perturbations du comportement, ce qui est tout à fait en adéquation avec le mécanisme d'action du Prozac, qui est un antidépresseur, donc un médicament qu'on prend pour soigner des troubles du comportement", explique William Sanchez, président de la fondation Rovaltain, spécialisée en éco-toxicologie.
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