La mise en place des ordonnances sécurisées pour obtenir du tramadol et de la codéine reportée au 1er mars 2025
Patience dans les officines. Initialement prévue pour le 1er décembre, la mise en place d'ordonnances sécurisées pour obtenir des médicaments contre la douleur à base de tramadol ou de codéine est reportée au 1er mars 2025, a fait savoir l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lundi 25 novembre. Avec un filigrane représentant un caducée ou certaines caractéristiques techniques identifiables par les pharmaciens, ces ordonnances ont pour but de réduire le risque de falsification, en hausse ces dernières années.
"Ce délai supplémentaire devrait permettre de faciliter la transition vers ces nouvelles mesures pour les professionnels de santé et assurer aux patients l'accès à leurs traitements", a justifié l'ANSM dans un communiqué. Le gendarme du médicament précise que la réduction de la durée maximale de prescription de ces médicaments à 12 semaines est également reportée au 1er mars 2025.
Cette décision fait suite à la demande de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) de reporter cette mesure en raison du "délai trop court", posant des "problèmes de mise en œuvre". "Beaucoup d'officines ne disposent pas encore d'un logiciel compatible avec l'ordonnance numérique", écrivait la FSPF dans un communiqué publié mi-novembre.
Le tramadol est le principal traitement de la famille des opioïdes, qui sont généralement utilisés comme antidouleurs, mais présentent un risque élevé de dépendance. La codéine est aussi un médicament opioïde utilisé pour soulager la toux et la douleur légère ou modérée. Elle peut créer une dépendance lorsqu'elle est utilisée à fortes doses et sur une longue durée, selon la Haute Autorité de santé.
Bien que ces médicaments soient délivrés uniquement sur ordonnance, les autorités sanitaires ont recensé de nombreuses falsifications ces dernières années. Rien qu'"en 2022, sur environ 2 600 ordonnances falsifiées, 457 concernaient le tramadol, 416 la codéine pour ses spécialités antitussives et 293 pour des indications contre la douleur", avait détaillé fin septembre Philippe Vella, directeur médical à l'ANSM.
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