La revue Prescrire demande le retrait du Motilium
L'Agence européenne du médicament doit se
prononcer vendredi 19 février sur la dompéridone, une substance commercialisée sous
le nom de Motilium. Ce médicament est utilisé en cas de vomissements et de
nausées. La revue Prescrire prend les devants en sortant une étude sur les effets dangereux et les cas de morts subites liés au médicament. Elle a demandé mercredi le
retrait pur et simple du Motilium, de ses génériques et de ses dérivés comme le Peridys.
Une alerte lancée en 2011 en France
Il y a près de trois ans, l'Agence française du médicament
avait alerté les médecins et les pharmaciens sur les risques de mort subite, en
cas de prise de dompéridone sous plusieurs formes et l'évaluation européenne est en cours. La substance est surveillée depuis 2005
au Canada et aux Pays-Bas et les médecins français rejoignent leurs conclusions, en présentant leur propre étude, à partir des données de l'assurance maladie avec 25 à 120 cas de morts
subites en 2012, liées au Motilium ou à ses génériques. Selon la synthèse de l'étude, peu de
cas concernant les enfants seraient relevés : "la mort subite
cardiaque chez les très jeunes patients étant beaucoup plus rare."
Un retrait pur et simple est réclamé
La
revue Prescrire craint en quelque sorte un traitement allégé de la part de l'Agence
européenne du médicament. Vendredi, elle étudiera le cas du Motilium et de ses dérivés. Ira-t-elle plus loin que des recommandations sur le dosage et la durée du traitement ?
Après l'avoir intégré en janvier dans sa liste noire de 68 médicaments à éviter, l'étude française réclame une solution plus radicale : un
retrait immédiat du médicament. Il s'agit de protéger les patients, mais aussi les médecins. Ils n'ont
pas forcément le temps d'expliquer aux patients pourquoi ils prescrivent un autre médicament, alors que le Motilium reste autorisé.
Quelles solutions de rechange ?
La
revue Prescrire ne se contente pas de lancer l'alerte, elle présente des pistes
de réflexion. En pratique dit-elle en
résumé, il est possible de conseiller un régime
alimentaire adapté. D'autres
médicaments sont aussi cités comme le Mopral ou le Primpéran mais avec prudence et
surveillance pointue d'un médecin. Le 19 février, l'agence européenne du
médicament donnera ses propres conclusions. Reste à savoir si elles suivront à
la lettre la "prescription" de la revue Prescrire .
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