Laboratoires pharmaceutiques : un décret pour lutter contre la pénurie de médicaments
La pénurie préoccupante de médicaments essentiels touche la France depuis une dizaine d'années. L'année dernière, plus de 2 400 références étaient en tension ou en rupture. Un décret oblige désormais les laboratoires à constituer des stocks.
En 2020, plus de 2 400 médicaments ont été signalés en rupture ou en tension, contre 130 en 2010. Le docteur Zahid Ali, un pharmacien de la région parisienne, constate régulièrement que des médicaments lui manquent. Pour éviter une rupture de certains traitements, il doit jongler avec ses stocks. "C'est difficile à gérer pour ce type de produit, là c'est un traitement de l'épilepsie, et on a des dosages qui sont en rupture depuis très longtemps. C'est assez pénible parce qu'on n'a pas d'autres alternatives", explique-t-il. Des traitements contre le cancer ou des antibiotiques sont aussi concernés.
Les laboratoires accusés de favoriser les traitements rentables
Pour lutter contre les difficultés d'approvisionnement, un décret impose depuis vendredi 3 septembre aux laboratoires de constituer deux mois de stock pour les médicaments essentiels. Ces derniers sont accusés par l'UFC Que Choisir, une association de défense des consommateurs, de favoriser les traitements les plus rentables. "On s'est rendu compte que c'était souvent des médicaments anciens ou commercialisés depuis plus de 20 ans et qui coûtent très peu chers qui étaient concernés", explique Lauriane Lemenn, chargée de mission santé pour l'association. En cas de manquement, des sanctions financières jusqu'à un million d'euros sont envisagées par le décret.
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