Lutte contre l'alcoolisme : vers l'autorisation temporaire du Baclofène
Une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) : c'est le nom exact de ce que devrait délivrer l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) d'ici la fin du mois de juin au baclofène. Le directeur de l'agence, Dominique Maraninchi, l'a annoncé ce lundi lors d'un colloque sur le sujet à l'université Paris Descartes.
Seule solution lorsqu'aucune alternative thérapeutique n'existe, la RTU permet la prescription d'un médicament pour une période limitée de trois ans. Dominique Maraninchi a d'ailleurs souligné l'importance d'avoir "plus de connaissances " sur les effets du baclofène à haute dose avant de lui donner autorisation de mise sur le marché (AMM) en bonne et due forme.
Des tests cliniques et des morts sans réponses
Depuis avril 2012, l'essai Bacloville teste l'efficacité du médicament pour lutter contre l'alcoolisme. En octobre dernier, une étude a également été lancée en milieu hospitalier.
Au mois d'avril, le site Allodocteur avait révélé la mort de deux personnes testées. L'ANSM avait confirmé l'information sans toutefois admettre que ces décès étaient liées aux tests menés.
Du décontractant au "coupe-soif"
Utilisé depuis quarante ans comme décontractant musculaire, le baclofène est de plus en plus prescrit pour lutter contre l'alcoolo-dépendance. C'est déjà le cas pour environ 50.000 personnes en France.
Le médicament était sorti de l'ombre en 2008 lorsque le cardiologue Olivier Ameisen en avait fait l'objet de son livre "Le dernier verre ". Ancien alcoolique, le praticien racontait comment sa consommation à forte dose de baclofène lui avait supprimé son envie de boire.
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