Pour lutter contre les bactéries résistantes, des médecins réclament un meilleur usage des tests rapides
Les tests de détection rapides sont essentiels pour lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques. En France, plus de 12 000 décès sont liés à ces infections chaque année.
Dans le cadre de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde sur la résistance accrue des bactéries aux antibiotiques. Il est de plus en plus difficile de soigner certains malades et chaque année plus de 12 000 personnes décèdent, infectées par des bactéries résistantes aux antibiotiques.
Dans un "livre blanc", publié mercredi 16 novembre, des médecins spécialistes préconisent une plus large utilisation des tests de détection rapides pour lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques. Ces tests permettent, en quelques minutes, de connaître précisément la bactérie à l'origine d'une infection et donc de choisir l'antibiotique le plus adapté.
Mieux cibler l'usage des antibiotiques
Les tests rapides permettent à un médecin de savoir si l'angine est d'origine bactérienne ou virale, par exemple. La plupart des angines étant virales, les antibiotiques n'ont donc aucun effet sur elles. Pourtant, regrettent les auteurs de ce "livre blanc", ces tests sont très peu utilisés par les médecins.
Dans les établissements de soins et laboratoires de ville, ils peuvent servir à dépister un porteur de bactérie problématique ou identifier le germe infectieux, ces tests sont "indispensables", explique Alain-Michel Ceretti fondateur du LIEN, une association de défense des patients et des usagers de la santé : "Les tests rapides permettent d'identifier immédiatement la bonne bactérie. Ça va permettre au médecin de cibler le bon antibiotique. Lorsqu'on est pas exact en matière d'antibiotique, on va développer des résistances aux bactéries." Pour Alain Michel Ceretti, les malades doivent demander le déploiement de ces tests rapides.
Si l'on ne fait rien, dans 15 ou 20 ans, la résistance aux antiobiotiques pourrait faire plus de décès que le cancer.
La France, deuxième pays le plus consommateur d'antibiotiques en Europe
Les auteurs du "livre-blanc" recommandent l'amélioration de l'information des professionnels de santé et du grand public, une meilleure prise en charge par l'Assurance maladie de ces tests rapides. Chaque année, 158 000 infections dues à des bactéries multirésistantes, dont 16 000 infections graves, surviennent en France. Notre pays est le deuxième pays le plus consommateur d'antibiotiques en Europe, juste après la Grèce.
Ce "livre-blanc" émane d'un comité éditorial réunissant les docteurs Aymeric Cantais (pédiatre, CHU de Saint-Étienne) Roland Cash (économiste de la santé, Cabinet Les Asclépiades), Brigitte Lamy (bactériologiste, CHU de Nice), Guillaume Richalet ( infectiologie, clinique des Cèdres, Grenoble) et du Pr Claire Poyart, chef de service de bactériologie (hôpital Cochin, Paris). Leur travail a reçu le soutien du laboratoire Becton Dickinson France.
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