: Vidéo Pénurie de médicaments : "Notre objectif est de pouvoir garantir un accès" aux médicaments dans tout le territoire, soutient l'Ansm
"Notre objectif est de pouvoir garantir qu'il y ait un accès [aux médicaments] en tout point du territoire", soutient mercredi 4 octobre sur franceinfo Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’Agence nationale de sécurité du médicament, alors que l'Ansm a présenté mardi 3 octobre son "plan hivernal" pour limiter les tensions sur l'approvisionnement de certains médicaments.
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Après les difficultés rencontrées l'hiver dernier, les autorités prennent les devants et mettent en place des mesures afin d'anticiper d'éventuelles ruptures. La directrice générale de l'Ansm prévoit ainsi de "bloquer notamment automatiquement toutes les exportations" de médicaments dès lors qu'on a une "déclaration de risque de tensions ou de ruptures". "Nous demandons à ce que les industriels livrent prioritairement les grossistes répartiteurs pour qu'ensuite, ils puissent approvisionner toutes les officines, qu'elles soient petites ou grandes", ajoute Christelle Ratignier-Carbonneil.
franceinfo : Quelle est la situation actuelle quant à nos stocks de médicaments ?
Christelle Ratignier-Carbonneil : La situation que nous gérons au quotidien pour garantir la couverture des besoins sanitaires pour les patients sur le territoire national est composée de situations différentes. Si on se focalise sur les molécules que l'on utilise pendant les pathologies hivernales, comme les médicaments contre la fièvre, le paracétamol, les antibiotiques, l'amoxicilline ou des corticoïdes, on est dans des situations où les stocks sont là au niveau des industriels. Concernant l'amoxicilline, on a encore des disparités d'accès au niveau des officines. Notre objectif est de pouvoir garantir qu'il y ait un accès en tout point du territoire.
Comment s'y prend-on justement ?
On ne fait rien seuls à l'Agence nationale de sécurité du médicament, on le fait avec l'ensemble des acteurs : les professionnels de santé, les patients et les acteurs de la chaîne d'approvisionnement. En France, on a un système particulièrement régulé sur les médicaments, avec des industriels. C'est leur première responsabilité de mettre à disposition les quantités suffisantes [de médicaments]. Les acteurs de la distribution, les grossistes répartiteurs, sont sur le territoire national avec un maillage pour approvisionner l'ensemble des officines. Il y a ensuite les officines, les pharmacies de ville et l'hôpital. L'objectif est de s'assurer qu'en chaque point il y ait bien un accès. C'est la raison pour laquelle nous demandons à ce que les industriels livrent prioritairement les grossistes répartiteurs pour qu'ensuite, ils puissent approvisionner toutes les officines, qu'elles soient petites ou grandes.
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En quoi consiste votre plan ?
Pour tous les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur, qu'ils soient pour le plan hivernal ou non, lorsqu'on a une déclaration de risque de tensions ou de ruptures, je bloque automatiquement, systématiquement toutes les exportations. Les grossistes répartiteurs n'ont [alors] plus le droit d'exporter les médicaments qui sont sur le territoire national. Cela permet de garantir la couverture de nos patients sur le territoire national. C'est une mesure très forte. On va voir ensuite si on peut importer des médicaments, s'il y en a d'autres sur d'autres territoires. Il y a une solidarité européenne, voire même internationale. Lorsqu'on a des tensions importantes, on va limiter certaines indications, limiter les volumes et appeler au bon usage du médicament.
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