Mort de Naomi Musenga : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse tenue par sa famille
Les parents et la sœur de Naomi Musenga, morte après un appel pris à la légère par le Samu le 29 décembre, ont tenu une conférence de presse à Strasbourg (Bas-Rhin), jeudi après-midi. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette prise de parole.
Ils réclament "justice", après le refus de prise en charge de leur fille, Naomi Musenga, par le Samu. Les parents et la sœur de la jeune femme de 22 ans, morte le 29 décembre après avoir été raillée par deux opératrices du Samu, ont tenu une conférence de presse au cabinet de leur avocat, à Strasbourg (Bas-Rhin), jeudi 10 mai.
Remerciant "la presse et les réseaux sociaux" sans qui, selon eux, le sort de Naomi Musenga "ne serait pas connu", les proches de la jeune mère ont pris la parole un par un, afin de dénoncer les conditions de sa mort et de son autopsie, et les manquements qui ont suivi dans leur quête de réponses. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette conférence de presse.
"Qu'est-ce qui a tué ma fille ?"
Bablyne Musenga, la mère de Naomi, est revenue sur les conditions de la mort de sa fille, et le refus de prise en charge de son appel par le Samu de Strasbourg, le 29 décembre. "Nous ne sommes pas médecins, mais qu'est-ce qui a tué ma fille ? Il n'y a pas de réponse à ça", a déclaré Bablyne Musenga.
La mère de Naomi Musenga espère également savoir qui sont les deux opératrices du Samu que l'on entend sur l'enregistrement de son appel. Celle qui a répondu à la jeune femme a été suspendue par le CHU de Strasbourg. Le sort de la seconde personne n'est pas encore connu.
"On aurait dû s'arrêter au moins un mois sur son cas, pour se demander pourquoi elle est morte", a lancé Bablyne Musenga, qui se demande pourquoi l'hôpital n'a pas davantage cherché à déterminer la cause de la mort de sa fille. "C'est une institution qui devrait me répondre", a-t-elle insisté.
"Pourquoi n'ont-ils pas fait l'autopsie à temps ?"
Les proches de Naomi Musenga ont également insisté sur l'autopsie du corps de la jeune femme, pratiquée cinq jours après sa mort. "Pourquoi est-ce que l'autopsie n'a pas été faite à temps ? Pourquoi a-t-on laissé le corps de ma fille en putréfaction ?" s'est indigné Polycarpe Musenga, le père de Naomi.
"Le corps de ma fille est resté à la réa, on ne l'a pas fait descendre au frigo dans la chambre mortuaire, ce qui a rendu l'autopsie un peu difficile", a-t-il ajouté.
Louange Musenga, la sœur de Naomi, a également expliqué que sa famille "était dans l'attente par rapport à l'autopsie". "On était obligés d'appeler toutes les semaines", a-t-elle affirmé, pour expliquer le temps écoulé entre sa mort, le 29 décembre, et la demande de l'enregistrement de sa conversation avec le Samu.
"On s'est moqué de nous comme on s'est moqué de ma fille"
La famille de la jeune mère a par la suite évoqué ses démarches pour faire la lumière sur les faits et le manque d'accompagnement des institutions dans cette enquête. "On a baladé ma fille et, après son décès, on nous a baladés, a dénoncé Polycarpe Musenga. On s'est moqué de nous comme on s'est moqué de ma fille."
"Nous étions laissés à la dérive totalement", a confirmé Bablyne Musenga. C'est Louange qui a pensé à demander au Samu s'il existait un enregistrement de la conversation entre Naomi et l'opératrice, a-t-elle expliqué.
"Une semaine après [la publication de l'enregistrement], ils ont accepté de nous rencontrer en disant 'on ne sait pas, on doit faire une enquête interne', alors que c'est quand même évident que ça ne peut pas se passer comme ça", a précisé Louange Musenga.
Un mouvement de soutien "touchant" pour la famille
Répondant à une question sur une possible marche blanche en hommage à Naomi Musenga, qui pourrait être organisée mercredi 16 mai à Strasbourg, les proches de la jeune femme ont tenu à remercier les personnes qui les ont soutenus depuis l'éclatement de l'affaire.
"Enormément de personnes nous envoient des messages régulièrement pour nous soutenir. C'est touchant, ça nous permet de continuer à rester debout et à ne pas s'arrêter", a confié Louange Musenga.
"C'est comme une main qui nous a été tendue, cela nous a aidés de savoir que nous n'étions pas seuls et qu'on a tendu l'oreille à notre douleur, a poursuivi Bablyne Musenga. Ça nous fait un grand soulagement."
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