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Panne des numéros d'urgence : la sœur d'un homme mort en Haute-Saône demande un procès

Victime d'une crise cardiaque, Pierre appelle les secours parce qu'il se sent mal. Mais ils sont injoignables mercredi. Moins d'une heure et quart après le début des symptômes, il meurt.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Besançon
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Le palais de justice de Vesoul. (JEAN-FRANÇOIS FERNANDEZ / RADIO FRANCE)

"Il y a eu un flottement pendant environ trois quarts d'heure, c'est énorme, surtout pour un problème cardiaque", témoigne Ginette, au micro de France Bleu Besançon. Son frère Pierre, 77 ans, est mort d'un problème cardiaque chez lui à Thiénans en Haute-Saône, mercredi 2 juin, pendant la panne nationale des numéros d'urgence. Elle réclame un procès contre l'opérateur Orange. Une enquête administrative et une enquête judiciaire sont ouvertes.

Mercredi, Pierre, agriculteur à la retraite et conseiller municipal à Thiénans rentre chez lui vers 16 heures et commence soudainement à se sentir mal. À 16h11, il appelle d'abord son médecin qui ne décroche pas. Il s'adresse à un second médecin de la commune voisine de Montbozon. Déjà occupé par une urgence, ce médecin lui conseille d'appeler les pompiers pour une prise en charge rapide.

Les secours lui demandent de pratiquer un massage cardiaque à son frère

Pendant de longues minutes, Pierre tente d'appeler les secours, sans succès. Il finit par téléphoner à Ginette qui arrive immédiatement vers 17 heures, et tente à son tour d'appeler les secours à plusieurs reprises. Les secours finissent par rappeler au domicile de Pierre et envoient une ambulance depuis Vesoul, à 30 km de Thiénans. Pendant ce temps, l'opérateur demande à Ginette de pratiquer un massage cardiaque, ce qu'elle ne parvient pas à faire correctement. Lorsque les pompiers arrivent finalement à 17h30, Pierre est déjà mort.

"Il y a eu un flottement pendant environ trois quarts d'heure, c'est énorme, surtout pour un problème cardiaque !", s'insurge Ginette. Elle assure que Pierre n'avait aucun antécédent connu. "Si les secours étaient arrivés plus rapidement, il serait peut-être en train de rire de ça", regrette-t-elle.  Selon elle, sans la panne des numéros d'urgences, son frère serait encore là. Elle réclame un procès.

Le décès de Pierre fait partie des cinq cas recensés au niveau national. La préfecture de Haute-Saône et l'ARS Bourgogne-Franche-Comté ont lancé une enquête administrative. Une enquête judiciaire, confiée à la brigade de recherches de Vesoul, a également été ouverte par le procureur, Emmanuel Dupic. Le corps de Pierre doit être autopsié lundi 7 juin et son téléphone va être analysé.

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