Plus de cancers, mais moins mortels en France : "On se rend compte que l'on peut faire aussi bien, plus simple et avec moins de toxicité" pour les traiter, affirme l'oncologue Jean-Yves Blay

Si l'augmentation des facteurs de risques explique la hausse du nombre de cancers, ce sont les avancées dans la recherche qui sont à l'origine de la baisse de la mortalité, explique notamment le médecin.
Article rédigé par franceinfo
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Une patiente réalise un examen de mammographie à l'Institut Paoli-Calmette, le 9 octobre 2017. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Le panorama 2024 des cancers en France a été publié jeudi 26 septembre par l'Institut national du cancer. 433 000 nouveaux cas ont été détectés l'an dernier, un nombre qui a doublé en 30 ans, mais ces cancers sont moins mortels. La mortalité a diminué de 2% par an chez les hommes entre 2011 et 2021, contre -0,6% par an chez les femmes.

L'augmentation de "facteurs de risques" comme la "surcharge pondérale ou la diminution de l'activité physique", expliquent cette hausse du nombre de cas selon Jean-Yves Blay, président d'Unicancer, la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, invité jeudi sur franceinfo. Les Français sont aussi plus nombreux et plus âgés, rappelle l'oncologue.

La pollution environnementale joue également un rôle dans l'incidence des cancers. "On voit que l'exposition à des particules fines est directement corrélée à l'incidence des cancers du poumon non liés au tabac", explique Jean-Yves Blay. En revanche, les avancées dans la recherche permettent d'expliquer la baisse de la mortalité. "Vivre avec un cancer stabilisé pendant longtemps est quelque chose que l'on connaît depuis de nombreuses années et dont la proportion augmente", affirme l'oncologue.

Amélioration des traitements

Les chercheurs ont annoncé, à la mi-septembre, des améliorations pour le traitement du cancer du poumon, de la vessie ou encore du col de l'utérus. Les oncologues trouvent de nouveaux traitements, mais aussi de nouvelles façons de traiter les malades. Par exemple, des radiothérapies concentrées pour traiter un cancer du sein, où les séances de rayons sont regroupées sur trois semaines au lieu de cinq.  "On se rend compte que l'on peut faire aussi bien, plus simple et avec moins de toxicité" pour traiter des cancers, réagit Jean-Yves Blay. "Le fait de donner 15 séances [de radiothérapie] au lieu de 25" a aussi des "impacts financiers majeurs", souligne l'oncologue.

Malgré ces bonnes nouvelles, la France a encore de larges marges de progression pour prévenir certains cancers ORL et génitaux, liés aux papillomavirus. Le taux de vaccination des filles atteint environ 45%, contre 15,8% seulement chez les garçons, malgré une campagne de vaccination lancée dans les collèges en 2023. "Ce n'est pas du tout assez", regrette l'oncologue. "La France accuse un retard considérable. Beaucoup de pays sont en passe d'éradiquer ces cancers liés au virus, car ils ont commencé [la vaccination] il y a 10 à 15 ans."

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