Budget de la Sécurité sociale : le directeur général de l'AP-HM "espère que le gouvernement" trouvera une "autre solution" sur les retraites

"Notre inquiétude, c'est surtout l'anxiété de devoir revenir dans des difficultés que nous avons connues en 2020, 2021 et 2022", pendant la crise sanitaire, estime mercredi sur franceinfo le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), François Crémieux.
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Le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), François Crémieux, mercredi 30 octobre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"J'espère que le gouvernement et les parlementaires vont trouver une autre solution que d'impacter le coût d'à peu près un milliard sur l'ensemble de nos hôpitaux", a affirmé mercredi 30 octobre sur franceinfo le directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM), François Crémieux. L'exécutif prévoit une hausse des cotisations de retraite du personnel hospitalier, qu'il envisage d'imposer aux hôpitaux publics dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Cette piste, envisagée par le gouvernement, reste une "très grosse incertitude", estime le directeur des hôpitaux publics marseillais.

Si l'augmentation de 3,1% des dépenses des établissements publics de santé prévue dans le budget de la Sécurité sociale "devait contenir cet enjeu de rééquilibrage de nos régimes de retraite des agents hospitaliers, alors ce serait une année 2025 difficile", a-t-il avancé. En tenant compte du milliard d'euros nécessaires pour financer les retraites des agents hospitaliers, la hausse réelle ne serait que de 0,2%, a estimé la Fédération hospitalière de France (FHF). 

"Notre inquiétude, c'est surtout l'anxiété de devoir revenir dans des difficultés que nous avons connues en 2020, 2021 et 2022, alors qu'on a vraiment l'envie et l'espoir d'être définitivement sortis" de la crise sanitaire du Covid, a réagi François Crémieux. "On se remet difficilement de cette période extrêmement" compliquée, a-t-il rappelé.

Une dette des hôpitaux déjà "très élevée"

La hausse des cotisations retraites fait l'effet d'une douche froide pour le directeur général de l'AP-HM, d'autant que les hôpitaux ne cessent d'alerter sur leur déficit. "Oui, la situation financière de l'AP-HM est difficile, à l'instar de ce qu'est la situation financière de tous nos hôpitaux et des centres hospitaliers universitaires en particuliers", a reconnu François Crémieux. "On est dans la même situation que la plupart des grands CHU de France, avec un déficit cumulé sur l'ensemble des CHU de près d'un milliard d'euros", a-t-il souligné.

Le déficit de l'AP-HM sera de "75-80 millions d'euros" en 2024, a-t-il assuré, précisant que celui-ci "est à peu près le même" que celui de l'exercice précédent. Un déficit qui s'explique en partie par l'inflation et la charge financière de la dette. "Nous sommes porteurs d'une dette très élevée qui date des années 2000" dont il faut assumer la charge financière qui s'est alourdie avec l'envolée des taux d'intérêt, a-t-il rappelé.

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