Edouard Philippe n'entend pas obliger les médecins à s'installer dans les zones touchées par la désertification médicale
Invité de France Bleu Berry vendredi 4 mai, le Premier ministre Edouard Philippe a estimé que la contrainte pour les médecins n'est pas la solution pour lutter contre les déserts médicaux.
En marge de la délocalisation de Matignon dans le Cher, le Premier ministre Édouard Philippe était l'invité de France Bleu Berry vendredi 4 mai. Il a indiqué qu'il ne souhaite pas contraindre les jeunes médecins à s'installer dans les zones touchées par la désertification médicale.
Pour lui "cette règle serait facilement contournée". "Le problème, explique-t-il, n'est pas qu'on ne formerait pas assez de médecins : on n'en a pas formés assez pendant longtemps, on en forme plus aujourd'hui et on va continuer à en former plus."
"Libérer le temps des médecins"
"Le problème, selon le Premier ministre, c'est qu'ils [les médecins] s'installent beaucoup plus tard" et "qu'un grand nombre d'entre eux ne s'installent pas et préfèrent effectuer des remplacements", a-t-il argumenté. "Ce que je préfère, et c'est le plan sur lequel nous travaillons, c'est de libérer le temps des médecins pour exercer la médecine, de les débarrasser au maximum des tâches administratives." Aussi s'agirait-il, selon lui, de faire en sorte de "développer la télémédecine", "de développer ces maisons de santé pluridisciplinaires avec accueil des petites urgences". "C'est une solution qui marche mais il ne faut pas édifier la maison de santé avant d'avoir un projet de soins", a estimé Édouard Philippe.
Il faut partir du terrain, des médecins, des professionnels de santé, de leurs projets. Quand on fait dans ce sens-là, ça marche
Edouard Philippeà France Bleu Berry
Édouard Philippe dit comprendre que les élus posent régulièrement la question de savoir s'il ne faut pas obliger les médecins à s'installer dans certaines régions où l'on manque de praticiens. "Parce que, explique le Premier ministre, la question de la désertification médicale est terrible, elle constitue une inégalité, une injustice souvent, une limite de développement pour des territoires." "'C'est un vrai sujet légitime", selon lui.
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