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Pénuries de médicaments : "Quand il y a un maillon qui casse, toute la chaîne s'arrête", alerte l’UFC-Que choisir

L'association dénonce l'industrie pharmaceutique qui ne garantit que la fourniture de produits chers. "Quand elle veut éviter les pénuries, quand elle veut une chaîne d'approvisionnement qui tient le choc en cas de variation de la demande", l'industrie pharmaceutique "sait faire", assure l'UFC-Que Choisir qui réclame la constitution obligatoire de stocks.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La pénurie de médicaments s'accroît en France (photo d'illustration). (ADÈLE BOSSARD / RADIOFRANCE)

L’UFC-Que choisir alerte lundi 9 novembre dans un communiqué sur la question de la pénurie de médicaments en France et plus largement en Europe, "dans un contexte où la crise sanitaire a cruellement souligné les failles de notre système sanitaire concernant l’approvisionnement en produits de santé".

Sans rapport avec la pandémie mondiale de Covid-19, le nombre de tensions et de ruptures signalées par l’agence du médicament a triplé depuis 2016, et les chiffres de l'année 2020 devraient largement dépasser ceux de 2019. L’association de consommateurs a expliqué vouloir profiter de l’examen du Projet de loi de financement de la sécurité sociale au Sénat pour appeler les pouvoirs publics à hausser le ton.

La pénurie touchent surtout les "vieux" médicaments qui ne rapportent plus rien mais sauvent des vies

L’UFC-Que choisir a recensé "405 pénuries de médicaments" en France en 2016, contre "1 200 l'année dernière", et prévoit environ 2 400 signalements en 2020. "Cette situation est d’autant plus alarmante que ces médicaments déclarés en pénurie par les laboratoires partagent tous une caractéristique primordiale : il s’agit de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur, pour lesquels une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients", peut-on lire dans le communiqué. Il s’agit, par exemple, de d'antibiotiques, d'anticancéreux, d'anti-parkinson ou d'anti-épileptiques. Ce sont, en général, des médicaments vieux de plus de 20 ans, fabriqués en flux tendu et, pour l’essentiel de la chaîne, à l’étranger, et qui ne coûtent pas cher.

"Quand elle veut éviter les pénuries, quand elle veut une chaîne d'approvisionnement qui tient le choc en cas de variation de la demande", l'industrie pharmaceutique "sait faire", a expliqué à France Inter Mathieu Escot, directeur des études à l’UFC-Que choisir. "Ça se voit pour tous les médicaments vendus cher, notamment les médicaments récents".

Un manque de volonté politique

L’association regrette que les pouvoirs publics ne soient pas assez proactifs vis-à-vis de l’industrie pour empêcher ces tensions, et réclame l’obligation pour les industriels de constituer des stocks de réserve de plusieurs mois pour les médicaments les plus sensibles.

"Vous avez une chaîne assez longue, avec des maillons assez faibles, a développé Mathieu Escot. Quand il y a un maillon qui casse, toute la chaîne s'arrête. L'ordre des pharmaciens nous dit que les ruptures en officines étaient, pour la plupart d'entre elles, supérieures à huit mois". À l’occasion du débat sur le budget de la sécurité sociale qui s’ouvre lundi au sénat, l’UFC soutient un amendement sur la constitution obligatoire de ces stocks, déjà défendu et voté l’an dernier mais resté lettre morte à ce jour.

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