Sécurité sociale : augmenter les cotisations des mutuelles est "un levier" pour compenser la baisse envisagée de la prise en charge des consultations selon la Fédération nationale de la mutualité

Présenté jeudi en Conseil des ministres, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) entend ramener le déficit concerné à 16 milliards d'euros en 2025.
Article rédigé par franceinfo
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Paul Christophe, des Solidarités de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Genevieve Darrieussecq, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins de France, Laurent Saint-Martin, ministre du budget et Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l'emploi lors de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le 10 octobre 2024, à Paris. (ALAIN JOCARD / AFP)

Les mutuelles de santé vont-elles augmenter les cotisations, après l'annonce d'une baisse possible de remboursement des consultations par l’assurance maladie en 2025 ? "C’est un levier", répond sur franceinfo vendredi 11 octobre Eric Chenut, président de la Fédération nationale de la mutualité française. En prenant en charge 40% de la consultation chez le médecin, au lieu de 30% actuellement comme c'est envisagé par le gouvernement, les mutuelles de santé vont devoir "trouver les moyens d’équilibrer les dépenses complémentaires", annonce-t-il. "Nous avons l’obligation d’être à l’équilibre à la fin de l’année", explique Eric Chenut.

Parmi les pistes envisagées pour redresser les comptes de la sécurité sociale, figure le remboursement à 60% de la consultation chez le médecin, au lieu de 70%. L’augmentation pour les mutuelles "est plus que significative", prévient Eric Chenut. Sur une consultation bientôt à 30 euros (à partir du 22 décembre), les mutuelles devront prendre en charge "12 euros" calcule-t-il. "On verra si dans le cadre de la discussion parlementaire, il y a d’autres mesures qui aboutissent à des économies", lance Eric Chenut. "Pour le moment on n’a pas d’informations là-dessus."

Pas assez de dialogue avec le gouvernement

Le président de la Fédération nationale de la mutualité française "regrette le manque de concertation" sur ce sujet et dit avoir été "pris de court". C’est seulement la semaine dernière que les mutuelles ont eu connaissance de la mesure de "transfert d’un milliard d’euros à la charge des complémentaires", après une réunion avec le ministère.

"On raisonne à court terme", déplore Eric Chenut. Selon lui, "15 à 20 milliards d’euros d'économies" sont possibles chaque année, si le gouvernement s’attaquait à l’"efficience du système de santé" et "la pertinence des prescriptions".

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