Soins dentaires : il n'y a pas de "baisse du remboursement, mais une répartition différente", assure la directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie
Il n'y a pas de "baisse du remboursement, mais une répartition différente", a expliqué vendredi 16 juin sur franceinfo Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie, alors que la direction de la Sécurité sociale a annoncé la baisse de la prise en charge des soins dentaires de 70% à 60% à partir du 1er octobre 2023. La différence, qui représente 500 millions d'euros par an, devra être compensée par les complémentaires santé.
Franceinfo : Quelle est la raison de cette décision de moins rembourser ?
Marguerite Cazeneuve : Ce n'est pas une baisse du remboursement, mais une répartition différente. Ce qui compte, à la fin, c'est le patient. Notre enjeu, c'est que les soins dentaires soient mieux remboursés et que l'on réduise ce que les Français paient de leur poche quand ils vont chez le dentiste. Les soins dentaires font partie des soins qui sont les moins bien pris en charge. Il y a des inégalités sociales et parfois un renoncement aux soins.
Que faut-il pour mieux rembourser les patients ?
Pour mieux rembourser les soins dentaires, nous avons besoin d'avoir une coalition d'acteurs. Il y a la Sécurité sociale, l'Assurance maladie ; mais il faut aussi que les complémentaires santé et les dentistes contribuent. En 2019, lors de la réforme du 100% santé qui a été mise en place, les prothèses sont devenues gratuites pour un certain nombre de patients parce que grâce à cette coalition, les dentistes ont plafonné leurs tarifs, l'Assurance maladie a augmenté son remboursement et les complémentaires santé se sont engagées à prendre en charge la totalité des dépenses restantes.
Pourquoi prioriser les soins dentaires ?
Parce que ce sont les soins sur lesquels la prise en charge est la moins bonne. Nous avons fait beaucoup de progrès depuis 2019, mais cela reste la partie des soins de santé sur laquelle il y a encore un reste à charge important pour les patients. C'est là-dessus que l'on a des réformes prioritaires à mener. C'est également sur la santé dentaire qu'il y a un enjeu prioritaire en matière de prévention. Si l'on arrive, entre 3 et 24 ans, à avoir une vraie prévention avec des bilans annuels et un vrai entretien des dents, il n'y aura pas de soins de carie derrière ni de soins prothétiques. Donc, on aura une mesure qui sera très forte en matière de santé publique, de réduction des inégalités sociales et aussi économiques.
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