Supprimer l'aide médicale d'État "est une très mauvaise idée", assure Rémi Salomon, président de la Conférence médicale d'établissement de l'AP-HP

"Nous, soignants, nous refusons de limiter les soins" pour trois raisons : l'éthique, la santé publique et le surcoût occasionné par les maladies transmises.
Article rédigé par franceinfo
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Rémi Salomon, président de la Conférence des Commissions médicales hospitalières, le 18 septembre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La suppression de l'aide médicale d'État (AME) "est une très mauvaise idée", réagit mercredi 18 septembre Rémi Salomon, président de la Conférence médicale d'établissement de l'AP-HP. Alors que parmi les idées proposées à droite pour réduire les dépenses dans le prochain budget, certains LR proposent à nouveau la suppression de l'AME, réservée aux étrangers en situation irrégulière, au profit d'une aide médicale d'urgence beaucoup plus restreinte.

Une idée à laquelle Rémi Salomon est totalement opposé "pour trois raisons", précise-t-il. "D'abord éthiquement, ce n'est pas recevable. Dans le serment d'Hippocrate, on soigne tout le monde. Il n'y a pas de sélection en fonction de quelques considérations ethniques, sociales, économiques, on soigne tout le monde. C'est le premier point et il est très fort."

Deuxièmement, "sur le plan de la santé publique", continue le président de la CME de l'AP-HP. "Un certain nombre de personnes peuvent avoir des maladies infectieuses transmissibles, et si on ne les prend pas en charge tôt, ils vont contaminer leur entourage."

Enfin, Rémi Salomon s'oppose à la possible suppression de l'AME pour une raison "économique". "Les patients, si on ne les prend pas en charge tôt, leur état de santé va se dégrader, ils vont arriver à l'hôpital dans des situations compliquées avec des prises en charge beaucoup plus complexes, dans des hôpitaux parfois en tension."

Pour toutes ces raisons, le président de la CME de l'AP-HP réitère que "nous, soignants, nous refusons de limiter les soins", sans pour autant affirmer clairement qu'ils désobéiront. "On fera tout pour soigner et respecter le serment d'Hippocrate."

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