Déserts médicaux : des médecins traitants désignés d'office ?
Le texte de la loi Santé examiné à l'Assemblée nationale crée un droit opposable à un médecin traitant. Un assuré doit alors pouvoir bénéficier de son médecin. La Caisse primaire d'assurance maladie pourrait désigner d'office des praticiens.
Cabinets surchargés, et dans des centaines de déserts médicaux : dès lors, des médecins généralistes refusent des patients. Dans l'Hérault, une femme a vu son médecin partir à la retraite. Et quand elle a voulu en prendre un autre, surprise. "Quand j'ai appelé, on m'a dit que le médecin ne prenait plus de patient, qu'il était complet, et en plus, je ne faisais pas partie du bon du bon village", raconte-t-elle.
Un nouvel amendement à la loi Santé va peut-être changer cela. Si un médecin refuse un patient, ce dernier pourra demande à sa caisse d'assurance maladie de désigner un médecin référent, gage d'un meilleur remboursement.
Multiplication des consultations ?
Une médecin généraliste dans l'Hérault suit déjà 1 500 patients. En avoir d'autres lui paraît compliqué. "On pourrait recevoir 40 consultations par jour, mais ce ne serait plus des consultations sérieuses. En cinq minutes, on ne peut pas voir correctement les personnes", déplore-t-elle.
En France, 8% des plus de 16 ans n'ont pas de médecin traitant. Pour les syndicats professionnels de médecins, imposer un médecin est aberrant. L'Assurance maladie doute aussi de ce système.
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