Les agressions de médecins en hausse en 2015
Triste constat pour le corps médical. Avec 924 incidents, l'année 2015 se rapproche du record de 2013 qui avait recensé 925 incidents, indique l'Observatoire de la sécurité des médecins. Il faut remonter à 2004 pour trouver le plus bas niveau de violences avec 439 déclarations. Le total des déclarations d'incidents représente 4,6 agressions pour 1.000 médecins en activité régulière.
Les généralistes qui représentent plus de la moitié des effectifs, sont les plus touchés avec 65% des déclarations (+4 points par rapport à l'année précédente), loin devant les spécialistes (35%), parmi lesquels les ophtalmologues (6%), les médecins du travail (4%), les psychiatres, les gynécologues/obstétriciens et les dermatologues (3%).
Neuf victimes sur dix étaient les médecins eux-mêmes, précise l'Observatoire. Dans 18% des incidents un collaborateur était concerné.
Les incidents sont principalement verbaux (69% des incidents), les agressions physiques et les actes de vandalisme restant minoritaires (8% chacun). Les vols ou tentatives de vols représentent un peu moins d'un incident sur cinq et l'utilisation d'une arme demeure rare (2%).
Selon le baromètre, 7% des agressions ont donné lieu à une interruption de travail (-1 point par rapport à 2014) ; seulement 32% des déclarants ont déposé une plainte et 12% une main courante, plus de la moitié (56%) ne faisant aucun des deux. La première raison des agressions est liée à un reproche relatif à une prise en charge (33%), puis vient le vol (18%), le refus de prescription (16%) et enfin le temps d'attente jugé excessif (9%).
Signaler est indispensable, mais ne suffit pas
Les incidents sans suites légales atteignent "un niveau jamais observé", à 56% contre 52% en 2014, a précisé le Conseil de l’Ordre à l'occasion de la présentation des résultats, ce 18 octobre au matin, en présence de représentants des ministères de l’Intérieur et de la Santé, ainsi que de la fédération des hôpitaux publics (FHF).
Durant cette présentation, plusieurs intervenants ont déploré que "les médecins ne déclarent pas tous les incidents", une démarche pourtant "capitale pour assurer suivi et accompagnement". "Tout ce qui n'est pas signalé n'existe pas", a ainsi commenté un des membres de l’Ordre. Le représentant du ministère de l’Intérieur est allé plus loin, jugeant que "le signalement seul ne [suffisait] pas", et que celui-ci devait impérativement "être suivi d'un dépôt de plainte".
Fréderic Valletous, représentant de la FHF, a de son côté souligné que "beaucoup de progrès ont été faits" ces dernières années, "530 conventions pour la sécurité à l'hôpital" ayant été signées. Il a par ailleurs rappelé que les médecins "pouvaient se rapprocher des maires afin de bénéficier de l'aide de la police municipale".
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