VRAI OU FAKE : une plateforme consacrée aux médecins douces fait débat
Sur la plateforme Médoucine, il est possible de prendre rendez-vous avec un praticien en médecines douces. Mais ces derniers n’orientent pas toujours les patients vers un médecin, ce qui pourrait constituer un retard de traitement en cas de maladie grave.
Le journaliste de France Télévisions Luc Brisson a pris rendez-vous avec une psychogénéalogiste parisienne pour faire du décodage biologique. Le principe consiste à trouver des remèdes à ses problèmes de santé en explorant les traumatismes de ses ancêtres. Avec sa caméra discrète, il se présente en prétextant un mal de ventre violent et récurrent. La spécialiste n’a pas de diagnostic et lui conseille de se renseigner par lui-même via "un livre d’anatomie", mais jamais elle ne l’oriente vers un médecin. "Ils ne sauront pas résoudre, ils vous donneront des médicaments et ça ne changera rien", assure-t-elle. La séance a été facturée 70 euros et la femme lui demandera de revenir plusieurs fois.
Médoucine affirme ne pas "pouvoir garantir les résultats d’une séance"
Luc Brisson a trouvé cette praticienne sur Médoucine, une plateforme affirmant recenser 2 000 ostéopathes, naturopathes ou autres thérapeutes. En revanche, sur la page d’accueil, elle affirme ne pas "pouvoir garantir les résultats d’une séance" et appelle à consulter "d’abord votre médecin en cas de malaise ou de maladie". Un avertissement que n’a pas mentionné la thérapeute consultée.
Président de la section santé publique du Conseil National de l’Ordre des Médecins, Bruno Boyer juge que c’est "quelque chose qui peut vous éloigner de soins qui pourraient être nécessaires à votre santé" et constituer un "retard au traitement d’une maladie grave". Fondatrice de Médoucine, Solange Arnaud affirme "vérifier à priori que le praticien a une formation sérieuse, que son discours est cohérent en termes de complémentarité et que les avis que l’on reçoit sont corrects".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.