"L'éco-anxiété", le mal des patients qui s’angoissent du dérèglement climatique : "À un moment donné, il n'y aura pas de retour en arrière"
Ces dernières années, le réchauffement climatique s'invite de plus en plus dans les cabinets des psychiatres.
"Quand on voit les océans plein de plastiques, moi ça m'inquiète","à un moment donné il n'y aura pas de retour en arrière et ce sera trop tard", témoignent des adolescents à propos du réchauffement climatique mercredi 4 novembre, en pleine COP26 sur le climat qui se tient jusqu'au 12 novembre à Glasgow.
L'angoisse et l'impuissance face à une catastrophe climatique inéluctable devient tellement forte pour certains Français qu'ils n'hésitent pas à s'en ouvrir à des professionnels de la santé mentale. C'est ce qu'on appelle "l'éco-anxiété"." L'avenir de la planète devient une préoccupation de plus en plus centrale pour des patients que je peux suivre en consultation", assure le Pr Antoine Pelissolo, qui dirige le service de psychiatrie de l'hôpital Mondor à Créteil. "C'est rare que quelqu'un ne vienne que pour ça mais maintenant cette thématique-là est de plus en plus fréquente."
"Le plus symptomatique, c'est cette espèce d'obsession, de désespoir, d'impuissance et souvent de culpabilité."
Antoine Pelissolo, chef du service psychiatrie de l'hôpital Mondor à Créteilà franceinfo
"On en est à tel point qu'il n'est plus acceptable de faire ou d'avoir des enfants. Parce que ça veut dire les exposer à des conséquences dramatiques et augmenter le nombre de personnes sur Terre", ajoute le psychiatre. Un discours parfois extrême et une angoisse qu'il ne faut pas négliger, souligne ce psychiatre, auteur d'un livre intitulé Les émotions du dérèglement climatique, publié aux éditions Flammarion.
Une bouffée de nature pour calmer ses angoisses
Sa co-auteure, Célie Massini, docteur en psychiatrie explique que l'on peut calmer ces inquiétudes avec une bonne hygiène de vie, un meilleur sommeil, une meilleure alimentation, la relaxation, de l'exercice physique, puis aussi en s'immergeant, en se promenant dans la nature. "En bord de lac, forêt ou même un arbre qu'on voit par sa fenêtre : cela a un impact positif sur notre physiologie, sur notre état de stress, sur notre fréquence cardiaque, notre fréquence respiratoire, sur les hormones de stress. Il existe pleins d'études là-dessus."
Agir est une autre solution proposée par les psychiatres : ne plus être seulement un observateur du réchauffement climatique en s'engageant, par exemple, dans une association qui œuvre pour défendre l'environnement.
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