: Vidéo La dermatillomanie, ce TOC qui fait se triturer la peau excessivement
“J’avais un peu l’impression irrationnelle que faire ça, ça allait arranger ma peau, ça allait lisser tous ses reliefs, alors que forcément, c’était le pire qui se produisait.” Camille Montaz souffrait de dermatillomanie, un TOC qui lui faisait se gratter et triturer le visage inlassablement, à la recherche d’imperfections. Un trouble qui fragilise la peau comme le confirme la jeune femme. “En fait, je ressortais avec la peau hyper rouge, avec des croûtes, du sang, je me faisais des cicatrices, des marques.”
“Sur le coup, les personnes oublient les dégâts que cela va causer. En fait, quelque part, elles espèrent que cela ne fasse pas de dégâts et que ça les rende juste plus jolies. Le but n’est pas du tout d’avoir mal, ou de saigner, ou de faire mal à son corps”, décrypte Alexandra Lecart, psychologue.
“C’est un trouble qui n’est pas pris au sérieux”
“La dermatillomanie, ça peut être des épisodes brefs, avec des grattages, des petits grattages tout au long de la journée, mais généralement, il y a des crises le soir parce que la personne sait qu’elle aura le temps de le faire et aussi que la peau aura le temps de cicatriser”, continue la psychologue.
Constat que confirme Camille Montaz : “Moi, les crises, pendant des années, elles arrivaient quasiment tout le temps le soir. Souvent, déjà, dans la journée, je ne faisais que penser à ma peau, je regardais tout le temps les peaux des autres, et dès que je rentrais chez moi, j’allais direct dans la salle de bain pour voir comment était ma peau, est-ce qu’il y avait des trucs à faire, à lisser, à gratter, à arracher, à percer. Et en fait, là, c’était le cercle infernal qui commençait et ça pouvait vraiment durer des heures. On appelle ça des crises. La pire crise a duré presque quatre heures et vraiment dans un état de transe où, en fait, on ne voit pas du tout le temps passer.”
Pour sortir de ce trouble obsessionnel, la jeune femme s’est faite aider. “Je pense que le fait de se faire aider, c’est primordial parce qu’en fait, c’est vraiment un trouble et je trouve qu’il n’est pas pris au sérieux et que du coup, c’est comme si notre souffrance, elle n’était pas prise au sérieux. Il y a beaucoup de gens qui se disent: ‘Oh, c’est encore un nouveau trouble inventé, c’est quoi ce truc? C’est ridicule’, etc. Et sur le coup, c’est vraiment hyper dur à vivre, et les remarques de l’entourage ou des gens qui ne connaissent pas ce trouble, c’est vraiment le pire.”
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