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Selon le Pr Debré jeudi, M.Sarkozy lui a confié le 20 décembre "une mission" pour "assainir la filière du médicament"

Bernard Debré a précisé qu'il travaillait dessus avec Philippe Even, président de l'Institut Necker.Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a également annoncé jeudi sur France Info avoir demandé aux deux hommes - députés UMP - "de travailler sur la question" du Mediator (laboratoires Servier) et de lui faire des propositions.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le médecin et homme politique Bernard Debré, le 29 mars 2007 à Paris. (AFP/BERTRAND GUAY)

Bernard Debré a précisé qu'il travaillait dessus avec Philippe Even, président de l'Institut Necker.

Le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand a également annoncé jeudi sur France Info avoir demandé aux deux hommes - députés UMP - "de travailler sur la question" du Mediator (laboratoires Servier) et de lui faire des propositions.


"Je lui ai demandé que ce ne soit pas une mission parlementaire, mais intuitu personae" (Ndlr: expression latine juridique signifiant mot à mot "eu égard à la personne"), a ajouté Bernard Debré. Le député UMP de Paris a dit avoir vu "trois ou quatre fois" depuis le ministre de la santé Xavier Bertrand. "Il m'a confirmé qu'il me donnait cette mission, et m'a demandé si je voulais des bureaux et un secrétariat", a-t-il précisé avant d'ajouter: "Je lui ai dit que je m'associerai avec Philippe Even, et on a commencé à travailler depuis quelques semaines". Et de conclure: "On fera une première mouture dans une quinzaine de jours, et mi-mars nous donnerons à Xavier Bertrand le fruit de nos réflexions".

Interrogé sur un éventuel rapport secret sur le Mediator - dont a fait état France Info jeudi - qu'aurait commandé l'Elysée et qui serait remis en mars, Xavier Bertrand a, pour sa part, affirmé qu'il n'y avait "pas de rapport secret".

"J'ai demandé à Bernard Debré et au professeur Even qui connaissent ces sujets-là, de travailler sur la question et de me faire des propositions, comme j'ai demandé aussi à d'autres acteurs du monde de la santé de m'apporter leurs contributions", a dit le ministre. "Je travaille aussi dans une totale transparence avec les parlementaires des deux missions parlementaires et en même temps l'Inspection générale des affaires sociales continue son travail pour me faire des propositions", a donné en conclusion, le ministre de la Santé.

Le rapport, qui devrait inspirer une loi, sera remis en mars au chef de l'Etat et au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, précise la radio.

Bernard Debré et Philippe Even y préconisent que l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé soit financée directement par l'Etat et non par l'industrie pharmaceutique. Ils proposent également de rendre publique la liste des contrats qui lient les professeurs de médecine à des laboratoires pharmaceutiques et de nommer des personnalités indépendantes pour contrôler l'ensemble de la filière du médicament, rapporte France Info.

Le Mediator, un puissant anorexigène commercialisé par les laboratoires Servier comme un anti-diabétique, aurait provoqué la mort de 500 à 2.000 personnes en France depuis 1976, selon deux études publiées fin 2010. Ces révélations ont conduit à l'ouverture d'une enquête pénale et à une remise en cause globale du système sanitaire.

Servier va poursuivre en diffamation Bernard Debré
Les laboratoires Servier et leur président Jacques Servier vont poursuivre en diffamation le député UMP de Paris Bernard Debré, qui avait assimilé mardi sur Europe 1 le Dr Servier à un "criminel" dans l'affaire du Mediator, ont annoncé mercredi leurs avocats, Hervé Témime et François De Castro.

"Les laboratoires Servier et le docteur Jacques Servier ont pris connaissance avec stupéfaction des propos tenus par le Professeur Bernard Debré à leur encontre", écrivent-ils dans un communiqué. "La plainte pour diffamation va être déposée dans les prochains jours", a précisé Me De Castro.

Interrogé sur le Mediator mardi sur Europe 1, Bernard Debré avait évoqué "une honte absolue". "(...) On s'aperçoit qu'il y a une espèce de criminel qui va mettre sur le marché un médicament qui n'a aucun effet (...), qui a truqué les expérimentations, qui a acheté les experts (...) et qui a triché dans l'information aux médecins, c'est une honte absolue", avait déclaré le député de Paris.

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