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"Les Fossoyeurs" : "Ce n'est pas parce qu'il y a eu des comportements dysfonctionnels que l'ensemble du secteur dysfonctionne", se défend le directeur général de la Fehap

Le directeur général de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires réagit sur franceinfo à la publication d'une nouvelle version du livre-enquête "Les Fossoyeurs".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une soignante et un pensionnaire dans un Ehpad le 10 janvier 2023 (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

"Ce n'est pas parce qu'il y a eu des comportements dysfonctionnels que l'ensemble du secteur dysfonctionne", réagit vendredi 27 janvier Charles Guépratte, directeur général de la Fehap (la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires) qui gère 1 500 établissements privés en France à but non lucratif. Il y a un an paraissait le livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, et avec lui le début du scandale Orpea. Pour Charles Guépratte, "il faut faire confiance aux 75 000 salariés de la Fehap", même si le directeur l'admet : "Il faut que ce secteur soit régulé", en augmentant par exemple "les contrôles qualité". Le directeur général de la Fehap préconise également de "fixer des règles", notamment concernant les profits des établissements privés lucratifs qu'on peut "réguler."


franceinfo : Peut-on faire confiance aux acteurs du secteur après tout ce qui a été révélé ? 

Charles Guépratte : Il faut faire confiance aux 75 000 salariés de la Fehap qui travaillent sur ces sujets chaque jour. Il faut que ce secteur soit régulé et il peut l'être par plusieurs mesures. On a parlé des inspections et des contrôles, c'est la mesure sans doute la plus coercitive. On a aussi des mesures d'amélioration de la qualité et de la transparence. À la Fehap, nous sommes pour augmenter les contrôles qualité pour prouver que ce n'est pas parce qu'il y a eu des comportements dysfonctionnels que l'ensemble du secteur dysfonctionne.

Vous gérez des établissements qui ne sont pas lucratifs, quand vous voyez des groupes comme Orpea qui réalisent de telles marges et que vous entendez un ministre qui ne veut pas leur forcer la main, que pensez-vous ? 

Nous ne sommes pas capables de dégager le même niveau d'excédents pour le réinvestir que ce qu'on a entendu pour le secteur privé à but lucratif. Cela nous interroge donc forcément mais je n'ai pas à juger de la façon dont le secteur lucratif doit être administré, c'est au ministre de le faire. 

"Nous sommes évidemment favorables à ce qu'il y ait une régulation des profits."

Charles Guépratte, directeur général de la Fehap

à franceinfo

La question de la redevance sur les bénéfices que dégage le secteur privé lucratif est sans doute une bonne question. On pense qu'il faut investir massivement dans le grand âge et dans le bien-vieillir pour améliorer les conditions d'accueil de nos résidents âgés.

Est-ce qu'on peut continuer à ne pas fixer de règles ? 

Il faut évidemment fixer des règles. Il faut encadrer le niveau de marge qui est assuré. On peut le faire de diverses façons. Aujourd'hui, on parle de six personnels pour dix résidents et on pense qu'il faut aller sur dix personnels pour dix résidents. Si vous mettez en place ce type de règles, vous allez forcément augmenter les coûts et donc descendre la lucrativité de certains pour assurer la qualité de la prise en charge.

>> Le ministre des Solidarités promet "des mesures concrètes avant la fin de l'année"

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