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"Aliments non identifiables, sans goût"... La qualité de la nourriture dans des Ehpad épinglée par 60 millions de consommateurs

D'après une enquête de "60 millions de consommateurs" publiée jeudi, un quart seulement des résidents d'Ehpad termine son assiette. Les plats "mixés" notamment n'ont "aucun goût" selon les répondants.
Article rédigé par franceinfo
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Le repas servi à l'EHPAD Hérold dans le 19ème arrondissement de Paris (photo d'illustration). (CHRISTOPHE PETIT TESSON / MAXPPP)

Selon une enquête réalisée par 60 millions de consommateurs, le média de défense des consommateurs, publiée jeudi 26 octobre, la qualité des repas dans les Ehpad en France laisse parfois à désirer. Pour cette enquête, 255 résidents ont répondu sur différents aspects de leurs repas. Premièrement, ils sont perçus comme "assez équilibrés", selon les réponses, même si certains notent qu'il y a "généralement plus de féculents que de légumes". Ce qui s'explique notamment par le fait que "très peu d'Ehpad ont leur propre diététicienne", explique au magazine mensuel Annick Ruffat, diététicienne.

Sur l'aspect gustatif, les réponses sont en revanche plutôt négatives, notamment quand il s'agit de plats "mixés", proposés en cas de problème de mastication ou de déglutition. Ils sont qualifiés de "peu appétissants", "sans aucun goût", "des aliments non identifiables", par les répondants. Au-délà de la qualité de ces repas, l'enquête souligne que, parfois, ils sont mixés systématiquement, sans prescription par un orthophoniste.

Face au goût ou encore, à la qualité qui laissent parfois à désirer, 60 millions de consommateurs révèle qu'un "quart seulement des résidents finit son assiette, 53% la terminent 'parfois' et 21% 'jamais'"

"Ne pas manger ou mal manger conduit à la dénutrition. Cela accroît les risques de chutes et ça vous limite les défenses immunitaires. Donc vous êtes en proie à plein d'infections."

Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 millions de consommateurs

à franceinfo

"Dans certains Ehpad, ça se passe mieux que dans d'autres, reconnaît jeudi sur franceinfo Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine 60 millions de consommateurs. Il y a un peu plus d'argent, des cuisines intégrées et parfois des efforts sont faits". Mais globalement "rien n'a changé", en dépit d'un rapport de la Défenseure des droits en 2021.

La question des horaires des repas est aussi pointée. Les réponses obtenues lors de l'enquête indiquent plus ou moins la même chose : un petit-déjeuner servi entre 7 heures et 10h30, le déjeuner entre 11 heures et 13h30, et le dîner entre 18 heures et 18h30. Dans 75 % des cas, les 12 heures de jeûne maximum recommandées par les gériatres "s'avèrent dépassées", conclut 60 millions de consommateurs.

Il manque du personnel pour aider les résidents à manger 

Aussi, dans un tiers des cas recensés, une seule personne est présente tout au long du repas pour aider les résidents qui ont du mal à porter la nourriture à leur bouche. Ce qui fait que 87% des répondants doivent patienter de longues minutes avant de pouvoir commencer à manger. Un constat qui s'explique, entre autres, par le manque de personnel en salle comme en cuisine : six personnes pour dix résidents.

Toutefois, 60 millions de consommateurs rappelle les contraintes financières de ces établissements, qui doivent, pour la plupart, fournir des repas pour une journée complète pour moins de six euros, voire trois euros, selon certains témoignages reçus. "Vous ne pouvez pas faire des miracles pour assurer tous ces repas", souligne Sylvie Metzelard. Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) se défend en expliquant qu'il est d'autant plus difficile de proposer des repas de qualité lorsqu' "on a 11 % d'inflation sur les produits alimentaires. C ela revient à imposer au gestionnaire d’économiser sur tout, les biscottes, les yaourts, le poids des portions de viande, etc...", ajoute ce dernier.


Cette enquête a été réalisée par le centre d'essais comparatifs du journal de défense des consommateurs 60 millions de consommateurs , en diffusant un formulaire d'une trentaine de questions sur les différents réseaux de l'Institut national de la consommation, entre le 6 juin et le 16 août. 255 réponses ont été exploitées, venant à 77% de femmes. Les résidents interrogés ont entre 70 et 103 ans.

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