Non, les jeunes filles vaccinées contre le HPV ne font pas l'amour plus tôt
"Plusieurs parents d’adolescentes s’inquiètent : la vaccination contre le papillomavirus pourrait, selon eux, encourager leurs filles à adopter des comportements sexuels à risques, ce dès leur plus jeune âge (plusieurs partenaires, relations non protégées…)", indiquent des chercheurs dans une étude parue le 15 octobre. Pour cette vaste enquête, publiée dans le Canadian Medical Association Journal, ceux-ci ont analysé les changements dans les comportements sexuels de près de 300.000 Canadiennes hétérosexuelles âgées de 12 à 18 ans pendant 10 ans, avant et après la mise en œuvre d’un programme de vaccination. Résultat : peu de choses ont changé, si ce n’est qu’elles se protègent davantage.
Le nombre de filles ayant eu des relations sexuelles avant 14 ans a baissé
En effet, entre 2003 et 2013 (le programme de vaccination a commencé en 2008), la proportion d’adolescentes indiquant avoir eu des relations sexuelles est passé de 21,3% à 18,3%. Le nombre de filles affirmant avoir eu des relations sexuelles avant l’âge de 14 ans a baissé dans des proportions similaires. Le nombre de partenaires est resté, lui, presque inchangé. L’utilisation de moyens de contraception a en revanche augmenté, et le taux de grossesse précoce a baissé. "Ces résultats apportent une nouvelle fois la preuve que toute association entre vaccination contre les papillomavirus et comportements sexuels à risques est fausse", en concluent les chercheurs.
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Les papillomavirus (HPV) sont les infections sexuellement transmissibles (IST) les plus souvent diagnostiquées dans le monde. Bien que la plupart des infections à HPV soient transitoires et se soignent facilement, certaines peuvent créer des lésions précancéreuses si elles ne sont pas traitées à temps. Ces lésions peuvent évoluer en cancer cervical, anal, oropharyngien ou en verrues anogénitales.
Qu’on se rassure néanmoins : une vaccination adéquate protège contre 90% des cancers anogénitaux et 75 à 95% des lésions pré-cancéreuses. En France par ailleurs, un frottis est recommandé tous les trois ans, à toutes les femmes de 25 à 65 ans pour dépister le cancer du col. D’après l’Institut National du Cancer, au cours de leur vie, 80% des Françaises sont exposées aux papillomavirus. Chaque année, le cancer du col de l’utérus touche près de 3.000 femmes et cause près de 1.100 décès.
"Cancer du col de l'utérus : le dépistage sera pris en charge à 100%". Entretien avec le Pr Jean Gondry diffusé le 26 mars 2018.
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