J'ai testé l'autotest de dépistage du VIH
Ce kit, fabriqué par la société française AAZ, est disponible en pharmacie depuis ce mardi. Il permet d'analyser chez soi une goutte de sang. Le prix : de 25 à 28 euros, selon les officines.
L'autotest du dépistage du VIH (le virus du sida) est arrivé dans les pharmacies françaises mardi 15 septembre. Ce kit, fabriqué par la société française AAZ, permet d'analyser chez soi une goutte de sang. Selon les officines, il coûte entre 25 et 28 euros.
Je l'ai testé mardi, après être allé l'acheter dans une pharmacie du 4e arrondissement de Paris, car toutes les officines n'étaient pas encore livrées ce mardi matin. Rappel : en France, 150 000 personnes sont porteurs du virus et 30 000 à 40 000 personnes vivent avec le virus du sida sans le savoir.
1La découverte du kit
Conformément à ce qui est annoncé, j'ai acheté le kit entre 25 et 28 euros : 26,80 euros. Première impression, la boîte en carton est de taille réduite et plutôt légère.
Surtout, elle contient bien tout ce qui est mentionné sur le côté de l'emballage, à savoir : un sachet contenant l'autotest, une dosette de diluant, un autopiqueur, un pansement. Mais aussi un support, une compresse, une lingette désinfectante.
2La réalisation de l'autotest
La notice d'utilisation est claire et détaillée. Elle précise que la réalisation du test prend 5 minutes et que le temps d'attente avant la lecture du résultat est de 15 minutes. "Assurez-vous de disposer d'un minuteur", insiste-t-elle.
Dans la notice encore, chaque élément est désigné par une lettre, chaque étape est illustrée de photos d'illustration. J'identifie facilement les différents objets du kit.
Les choses sérieuses commencent avec l'ouverture du sachet.
Une étape clé du test consiste à se piquer le doigt afin d'extraire une goutte de sang. Comme indiqué, je me suis préalablement lavé les mains "à l'eau chaude" et avec du savon et je les ai "bien séchées". Comme le préconise ensuite la notice, je me désinfecte le doigt, l'index gauche, à l'aide de la lingette imbibée d'alcool. J'attends qu'il sèche. Puis je me pique l'extrémité du doigt exactement à l'endroit indiqué par les consignes (sur la tranche externe et pas directement dans la pulpe du doigt) avec cet "autopiqueur" fourni.
"Appuyez fortement jusqu'à sentir la pénétration de l'aiguille", est-il écrit. J'appréhende un peu la douleur. Elle est finalement tout à fait supportable, ce n'est qu'une petite piqûre et je n'ai pas besoin d'appuyer de toutes mes forces pour sentir l'aiguille.
Aussitôt, comme prévu, une goutte de sang se forme. Toujours en suivant les indications de la notice, je l'essuie à l'aide de la compresse et presse mon doigt pour en former une nouvelle.
Sur cette goutte de sang, j'applique l'autotest, selon un angle à 90°. J'attends que la pointe se remplisse.
Puis je dois planter l'autotest dans la dosette de produit placée dans le support. "Enfoncez très fort, vous constatez trois crans de résistance", avertit en lettres rouges la notice, décidément très détaillée.
Au bout d'une minute, comme l'avait prédit la fiche explicative, je distingue une traînée rose qui remonte le long de la bande.
3La lecture du résultat
Il ne me reste plus que 14 minutes à patienter avant de pouvoir lire le résultat. En attendant, je mets le pansement prévu à cet effet. Ce n'est pas indispensable : mon doigt a arrêté de saigner, mais la notice préconise de l'appliquer. Et j'ai décidé de la suivre à la lettre.
Le temps d'attente écoulé, je m'apprête à lire le verdict. Attention, il est inutile de lire le résultat au-delà de 20 minutes. Les larges dessins de la notice, beaucoup plus grands que tous les autres, ne laissent aucun doute.
• une seule bande apparaît : l'autotest est négatif et je suis probablement séronégatif.
• deux bandes apparaissent : l'autotest est positif et je suis probablement séropositif.
Verdict : je suis probablement séronégatif.
Reste que la notice adresse un message d'avertissement : "Dans le cas d'un résultat négatif, il est important de s'assurer que vous n'êtes pas dans la fenêtre sérologique et de consulter un médecin. Si dans les trois derniers mois, vous identifiez une possibilité de contamination au VIH, vous ne pouvez affirmer que vous êtes séronégatif à ce jour. Vous devez refaire l'autotest trois mois après votre dernier risque d'exposition au VIH."
En clair, si j'ai eu une pratique à risque il y a moins de trois mois, ce test ne veut rien dire et je devrai le refaire ultérieurement.
Pour être franc, je n'avais aucun doute quant au résultat de mon test. Mais j'imagine que dans l'hypothèse d'un réel doute, les 15 minutes d'attente doivent sembler interminables. J'imagine également à quel point il doit être éprouvant et choquant de découvrir un résultat indiquant que l'on est séropositif. Dans ce cas, la notice donne une démarche à suivre simple et rédigée à l'impératif : "Consultez un médecin, dès que possible et expliquez-lui que vous venez d'obtenir un résultat d'autotest positif. Vous devez faire un test de confirmation en laboratoire pour vérifier votre résultat d'autotest. Protégez-vous et protégez les autres. Jusqu'au résultat de votre test de confirmation, évitez toute activité qui pourrait transmettre le VIH à d'autres personnes."
4Bilan de l'expérience
La réalisation du test ne prend effectivement que cinq minutes. La notice est limpide. Les illustrations et les instructions m'ont guidé pas à pas, de façon très claire.
La lecture du résultat est nettement mise en avant dans la notice. Elle peut faire penser à celle que l'on trouve sur certains tests de grossesse, et elle est aisée.
Sans compter que les messages de mise en garde sont omniprésents. Ils précisent notamment que le test peut indiquer des faux positifs, mais que cela n'a été observé que très rarement, avec un taux d'erreur de 0,2%.
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