Alerte sur la présence de toxines dans les moules
Des toxines dans les moules de Méditerranée ? A la suite de l’émergence en France d’une famille de biotoxines marines, les pinnatoxines, l' Anses, saisie par les ministères chargés de l’Agriculture et de la Santé, publie le 4 juin 2019 une expertise sur les risques liés à ces toxines dans les coquillages.
L’agence attire d’une part l’attention sur le risque sanitaire lié à la consommation de ces coquillages et appelle d’autre part à prendre en compte les pinnatoxines lors de la surveillance des zones de production.
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Des effets neurotoxiques présumés
Produites par des micro-algues marines appelées Vulcanodinium rugosum, les pinnatoxines peuvent s’accumuler dans les coquillages et atteindre des concentrations potentiellement dangereuses pour la santé.
A l’heure actuelle, l’Anses relève en effet que ces biotoxines provoquent chez les souris des effets neurotoxiques aigus en cas d’ingestion. Des fortes doses peuvent même conduire au décès des rongeurs. Chez l’humain, aucun cas d’intoxication lié aux pinnatoxines n’a été rapporté à ce jour. L’Anses souhaite néanmoins sensibiliser les professionnels de santé sur les potentiels symptômes neurologiques associés à une intoxication aux pinnatoxines.
Les étangs d’Ingril et de Thau sous surveillance
Les principaux coquillages concernés sont les moules provenant d’une lagune méditerranéenne située dans l’Hérault, la lagune d’Ingril, à proximité de Frontignan. Par précaution, l’Anses attire l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité d’éviter toute consommation de coquillages provenant de l’étang d’Ingril, même si aucune production conchylicole destinée à la commercialisation n’y est répertoriée. Mais l’étang de Thau, voisin de la lagune d’Ingril et réputé pour ses élevages de coquillages doit, selon l’Anses, faire l’objet d’une surveillance régulière à la fois pour la micro-algue Vulcanodinium rugosum et pour les pinnatoxines.
L’agence sanitaire préconise aussi de cartographier l’implantation de la micro-algue pour toutes les zones conchylicoles des côtes métropolitaines. L’objectif : surveiller avec rigueur les concentrations en pinnatoxines dans ces eaux et agir en conséquences pour protéger la santé des consommateurs.
En France, les pinnatoxines ont déjà été détectées en plus faible concentration qu’à Ingril dans d’autres lagunes méditerranéennes comme celles de Vic, le Prévost, Thau et Leucate mais aussi sur les côtes atlantique et corse.
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