Aluminium dans les vaccins : une étude relance le débat
Dans les vaccins, les sels d'aluminium, utilisés comme adjuvants, stimulent le système immunitaire et augmentent le niveau d'anticorps dans l'organisme. Les vaccins seraient ainsi plus efficaces. Mais, selon l'équipe du Pr Gherardi, il y aurait des risques pour la santé. Injecté dans le muscle, l'aluminium passerait entièrement la barrière cutanée et s'installerait durablement dans l'organisme. C'est en tout cas ce que les chercheurs ont observé sur des souris.
Guillemette Crépeaux, chercheuse à l'Inserm et co-auteur de l'étude, explique : "L'aluminium est persistant. Neuf mois après, on en trouve encore dans l'organisme de la souris, dans le muscle injecté par exemple. La deuxième chose, c'est que cet adjuvant est transloqué. Quand on l'injecte dans le muscle, neuf mois après, on en retrouve dans la rate, les ganglions lymphatiques mais également le cerveau…".
L'aluminium persisterait dans l'organisme
Mais ces traces d’aluminium dans le cerveau ne se retrouvent pas chez tous les rongeurs. Seules les souris ayant reçu la plus faible dose sont concernées. Le Pr Gherardi ajoute : "Nous pensons que c'est la taille des agglomérats, c'est-à-dire que quand on met des faibles doses ça fait des petits agglomérats qui sont plus faciles à capturer par les cellules immunitaires et à transporter à distance".
Autre volet des recherches : la génétique. Grâce à une étude menée sur plus de 300 patients, l'équipe du professeur Gherardi avance que seules certaines personnes développeraient des effets secondaires liés à l’aluminium. "Les gens, qui n'ont pas les variations génétiques, ne sont pas malades quand ils rencontrent l'adjuvant. Mais quand il y a la prédisposition génétique et l'adjuvant, les gens ont l'impossibilité de se débarrasser de l'adjuvant. Et à l'arrivée, ça fait un syndrome de fatigue chronique."
Des travaux controversés
Ces travaux interviennent dans un contexte global de défiance à l'égard des vaccins. L'ANSM, l'agence du médicament, a demandé des "approfondissements", tout en rappelant que les bénéfices de la vaccination n'étaient pas remis en cause.
Un avis partagé par l'Académie de pharmacie. Selon sa secrétaire adjointe, le Dr Liliane Grangeot-Keros, les recherches menées sur l’animal sont insuffisantes pour conclure à un risque pour l’homme. Elle pointe aussi un manque de rigueur. "Ces études ont été faites avec de l’adjuvant seul c’est-à-dire avec de l’aluminium seul. Elles n’ont pas été faites avec le complexe adjuvant vaccin qui peut être un virus, des protéines virales, une bactérie… Ce n’est pas la même chose et donc ça reste à vérifier". De plus, les effectifs de souris n'étaient pas nombreux (40), d'une étude à une autre l'espèce de souris variait et la dose injectée était beaucoup plus importante que celle reçues par un homme par le biais d'une dose de vaccin. Enfin, aucun lien de causalité n'a encore montré que la présence de l'aluminiunm était la cause des signes cliniques ressentis par les humains atteints de fasciite à macrophages.
Problème : l'ANSM, qui a financé les travaux initiaux du Pr Gherardi à hauteur de 150.000 euros, ne serait pas en mesure de subventionner les futures recherches. Pour poursuivre son travail, l'équipe du Pr Gherardi doit trouver près de 670.000 euros.
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