"Nous pouvons tous aussi avoir besoin d'une greffe" : lancement d'une campagne de sensibilisation au don d'organe à Marseille, où le taux d'opposition est l'un des plus élevés de France
Une campagne de sensibilisation au don d'organes est lancée à Marseille. Une conférence ouverte au public a lieu, mercredi 4 décembre, à l'occasion du congrès annuel de la société francophone de transplantation et des interventions dans les lycées sont programmées dans les prochains mois. La ville de Marseille enregistre l'un des plus forts taux d'opposition aux dons d'organes, en France. Plus de 60% de refus l'an dernier selon l'APHM, les hôpitaux publics Marseillais, contre 36% au niveau national. Des refus qui n'ont fait qu'augmenter, ces dernières années.
Pour refuser de donner ses organes, il faut s'inscrire de son vivant, sur le registre des refus. Sinon, c'est la famille qui devra parler pour le défunt. Et les familles disent très souvent "non", constate le professeur Valérie Moal, responsable des greffes de rein à l'APHM : "Il y a beaucoup d'absence d'informations. Par exemple, dire que les religions s'opposent au don d'organes alors que c'est faux. Beaucoup d'absence de discussions : on dit non dans le doute, parce qu'on ne sait pas."
"Ce don d'organe m'a sauvé la vie"
La famille peut ne pas connaître la position du défunt et être sous le choc : "J'ai vécu ce moment de sidération où on a le déni de la mort." Laurent Demola, avec sa famille, il a dû donner son accord, pour le prélèvement des organes de son neveu, mort à 22 ans d'un accident de la route.
Avant ce drame, Laurent Demola, avait lui-même été greffé du foie, il avait donc eu l'occasion d'en discuter avec son neveu : "Ce don d'organe m'a sauvé la vie, donc il s'est positionné et il m'a dit : 'Je suis donneur d'organes'. Si je n'avais pas été greffé, on n'aurait pas eu cette conversation. S'il ne se positionne pas, on ne peut pas, au plus rapide, dire : 'Oui, prélevez-le'." Le professeur Valérie Moal précise : "Parlons du don d'organes, pour qu'on soit sereins s'il existe un drame. Nous pouvons tous aussi avoir besoin d'une greffe..."
Rien qu'à Marseille, 800 patients sont dans l'attente d'une greffe et ils sont 22 000 dans toute la France.
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