Enfants : conseils pour des baignades en toute sécurité
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Attention au choc thermique lors des baignades
"Un bébé peut être baigné vers 4 mois, après l'administration du vaccin DTP de préférence, recommande le Pr Chabernaud, pédiatre urgentiste et auteur du Grand livre de mon enfant (aux éditions Eyrolles). Il faut vérifier la température de l'eau, idéalement aux alentours de 32°C en piscine et de 20°C en mer." Le corps d'un bébé se refroidit plus facilement du fait de la relation entre la surface corporelle et la taille (la surface de la peau est proportionnellement plus importante, notamment la tête par laquelle on se refroidit vite).
L'urgentiste conseille d'éviter les bains quand l'enfant est fatigué car le risque de choc thermique, autrement dit d'hydrocution, est plus grand. Certains signes signalent le refroidissement : chair de poule, tremblements, claquement de dents, peau froide. Retirer les vêtements mouillés et un séchage rapide faciliteront le réchauffement.
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La baignade autorisée après les repas
L'idée reçue qu'il faut attendre deux ou trois heures après un repas pour se baigner a la vie dure ! Elle ne repose sur aucun fait scientifique ; alors même s'il faut bien sûr éviter les heures les plus chaudes, un enfant peut se baigner après son repas. Il est même conseillé de nourrir un bébé-nageur un peu avant et après l'activité aquatique : " il faut un apport nutritionnel avant la baignade pour lutter contre le refroidissement et parce ce qu'être dans l'eau est un sport pour le bébé", explique le Dr Andréas Werner, pédiatre.
Après l'effort, l'apport de calories compense la consommation durant le bain et aide à produire rapidement de la chaleur.
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Une surveillance impérative
Un enfant peut se noyer en moins de 2 à 3 minutes, dans 20 centimètres d'eau. Donc mêmes les piscines gonflables sont à risque et nécessitent une surveillance permanente. C'est la recommandation la plus importante : "l'enfant doit être en présence d'un adulte, à proximité et non à 50 mètres… insiste le Pr Chabernaud. Et s'il y a plusieurs adultes, un seul doit en être responsable."
Au bord de la mer, la baignade se fait toujours en zone surveillée. Le médecin préconise d'apprendre à à nager le plus tôt possible, dès 4 ans, mais cet apprentissage est divers selon les milieux sociaux et culturels.
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Privilégier les maillots flotteurs aux bouées
Chaque année, 1.000 noyades sont recensées, dont 400 mortelles. Pour les éviter, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire a fait le point sur les différents systèmes de flottaison. Le moins sécuritaire d'entre eux est la bouée classique, pourtant utilisée par un quart des parents d'après une enquête menée auprès de 659 mamans à propos de la baignade de leurs enfants. L'enfant risque en effet de se retourner et se retrouver la tête en bas, sous l'eau, sans pouvoir se redresser. C'est sans compter la qualité aléatoire des bouées et le choix hasardeux de la taille, non adaptée à la morphologie. Les brassards, choix de 46% des parents, posent le problème d'être parfois mal gonflés, de pouvoir crever (du fait d'une épine de rosier par exemple). Veillez à ce qu'ils portent les normes CE et NF 13138-1.
Le maillot flotteur ou les bouées du genre puddle jumper (deux brassards réunis par une bouée ventrale, fermée dans le dos) semblent les dispositifs les plus fiables. Ils ne nécessitent pas d'être gonflés (et ne peuvent donc pas se dégonfler ni crever) et les enfants ne peuvent pas le retirer seuls. Bien sûr, ils ne dispensent pas les parents d'une vigilance attentive ! Il faut toujours surveiller un enfant jouant près de l'eau, même s'il porte des brassards.
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Attention aux grosses bouées de jeux
"Enfin, il faut se méfier des matelas ou des bateaux pneumatiques car l'enfant peut tomber et se noyer très rapidement", ajoute le médecin.
Les piscines privées doivent être équipées d'un dispositif de sécurité, limitant leur accès ; ces systèmes ont une limite de taille : "certes ils préviennent mais ils ne donnent pas le moyen de récupérer l'enfant en cas d'accident, déplore le Pr Chabernaud. Ils demandent beaucoup de discipline de la part des parents, les enfants sont parfois laissés seuls et les noyades ne sont pas en diminution ces dernières années…"
Le Pr Chabernaud conseille donc de laisser une perche à proximité de la piscine, pour soutenir l'enfant, et d'avoir un téléphone portable pour appeler les secours.
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Privilégier les crèmes solaires "bio"
Les coups de soleil dans l'enfance majorent le risque de survenue d'un mélanome à l'âge adulte. L'application de crème solaire est capitale pour les éviter.
Les crèmes organiques, avec leurs filtres chimiques ne sont actives qu'après 30 minutes de pose. Leurs molécules absorbent les rayonnements à la place de la peau, mais elles sont nocives pour l'environnement. Les chérubins doivent donc être enduits de crème, avant d'aller à la plage ou de sortir au soleil. Les crèmes "bio" (sans paraben ni conservateurs) disposent d'un filtre minéral qui réfléchit les UV en diffractant la lumière.
"Les études internationales montrent qu'elles protègent plus vite qu'un écran chimique, évalue le Dr Werner. Mais les gens ne les aiment pas : c'est blanc et visible, ça colle au sable." Pou tant la couleur blanche permet de vérifier quelles parties ont été enduites, un avantage pourtant indéniable… Le pédiatre conseille désormais les écrans chimiques parce qu'ils seront mis plus fréquemment : "mieux vaut utiliser un chimique tous les deux heures qu'un minéral une fois le matin…", estime-t-il avec justesse. De plus, il recommande un IP 50+.
Autre protection à ne surtout pas oublier, dès le plus jeune âge : les lunettes de soleil. Les rayons solaires sont particulièrement nocifs pour le cristallin, la lentille de l'œil, qui devient imperméable aux UVA à l'âge adulte uniquement. Les lunettes doivent porter la norme CE, catégorie 4 de préférence (plus souvent vendues par les opticiens).
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