La moitié des machines de collecte de plasma suspendues d'utilisation "par précaution"
"C'est une mesure de précaution dans l'attente des expertises" diligentées par l'Agence du médicament (ANSM), a indiqué à l'AFP le Dr Sylvie Gross, directrice médicale de l'Etablissement français du sang (EFS).
Cette décision, qui a pris effet ce 12 septembre, fait suite "à la survenue de plusieurs signalements de matériovigilance portant sur ces dispositifs de prélèvements sanguins", a indiqué l'ANSM dans un communiqué.
Des particules noires dans les poches de plasma
L'un de ces incidents a eu lieu lors d'un don à Tarbes, et a été signalé le 26 août par l'EFS. Lors de cet incident, une "multitude de particules noires visibles à l'œil nu" ont été observées à l'intérieur de la machine et de la poche de plasma, "de quantité, de taille et d'aspect inhabituels", selon le texte de la décision de suspension prise par l'ANSM.
Un autre incident, dont le lieu n'est pas précisé, a été déclaré ce 11 septembre. Là encore, "des particules visibles à l'œil nu" ont été observées à l'intérieur de la machine. Ces particules sont en cours d'analyse, a précisé l'ANSM à l'AFP.
Par ailleurs, l'agence fait état de "49 signalements depuis début 2018 relatant des bruits lors des collectes" réalisées avec ces appareils.
300 appareils concernés sur les 600 en fonctionnement
Dans le texte de sa décision, l'ANSM souligne "la récurrence et le caractère atypique des derniers incidents malgré les mesures de sécurité déjà prises".
Le 23 mai, trois lanceurs d'alerte avaient déposé plainte auprès du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, pour "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée", et non-mise en oeuvre d'une procédure de retrait et de rappel de produits de santé.
Ils dénoncent les dangers des appareils Haemonetics pour l'aphérèse – une technique de prélèvement du plasma sanguin qui consiste à extraire le sang du donneur bénévole, en isoler le plasma, et lui réinjecter le reste du sang.
Les donneurs bénévoles risquent d'être exposés à des composants cancérogènes ou mutagènes en raison de dysfonctionnements de ces machines, affirment les plaignants.
la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
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