Louis Lareng, fondateur du SAMU, est mort à 96 ans
Il vous a probablement déjà sauvé sans que vous le sachiez : Louis Lareng est mort à 96 ans ce 3 novembre à Toulouse. Ce médecin toulousain a effet fondé en 1968 le service d’aide médicale urgente, le SAMU, qui a fait énormément évoluer le système des soins d’urgence en France.
Dans un tweet, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a salué "la mémoire" de ce professeur de médecine, "qui a eu l'audace, en 1968, de créer le Samu, dont on connaît le rôle majeur dans notre système de santé. Notre médecine d'urgence lui doit beaucoup", a souligné la ministre.
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Hommage du Samu-Urgences de France
Le Samu-Urgences de France lui a rendu hommage, dans un communiqué, en déclarant que "notre pays vient aujourd’hui de perdre l’un des fondateurs les plus éminents du service public de l’urgence médicale auquel la population est si attachée".
"Les Français, dans leur ensemble, bien qu’ils ne le sachent sans doute pas, lui doivent, au moins pour une part, d’avoir pu bénéficier, une ou plusieurs fois dans leur vie, des soins d’urgence parmi les plus développés au monde, pour eux-mêmes ou l’un de leurs proches", assurent le Docteur Marc Giroud, le Professeur Paul Petit, le Docteur François Braun, présidents de Samu-Urgences de France.
La « loi Lareng »
Louis Lareng était né le 8 avril 1923, à Ayzac-Ost, dans les Hautes-Pyrénées, commune dont il sera le maire de 1965 à 1977. Professeur de médecine, il est à l'origine de la création du Samu, à Toulouse. Une circulaire de février 1969 autorise ces Services d'aide médicale urgente (SAMU), "service d'intérêt général", coordonnant les "secours privés et publics".
Dix-sept ans plus tard, la "loi Lareng", qui étend le Samu à tous les départements français avec un numéro unique et gratuit, le 15, est adoptée à l'unanimité.
Le Samu a 50 ans. Sujet diffusé le 18 décembre 2018 dans Le Magazine de la Santé, France 5.
Investi dans la politique
Député socialiste de Haute-Garonne de 1981 à 1986, conseiller municipal de Toulouse de 1983 à 1995, Louis Lareng était un "homme de progrès et d'innovation" qui "s'est intéressé très tôt à la télémédecine", écrit dans son communiqué le préfet de la Haute-Garonne, Etienne Guyot, qui a rendu hommage "à un grand humaniste".
Louis Lareng "était un homme politique engagé, un socialiste humaniste et un républicain également investi dans les ordres patriotiques", salue de son côté, dans un communiqué, le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
« Un modèle d’engagement »
"Son volontarisme faisait de Louis Lareng une personnalité remarquable. Je tiens à saluer sa mémoire aujourd’hui, lui qui fut mon parrain à la Légion d’honneur", ajoute le maire, qui rappelle que Louis Lareng a présidé l'Université Paul Sabatier de Toulouse de 1970 à 1976.
"Avec l’esprit pionnier et le sens du service public chevillé au corps, le professeur Louis Lareng restera pour moi un modèle d’engagement, tant il incarnait parfaitement toutes les valeurs d’humanisme et d’innovation sociale auxquelles je crois", témoigne la présidente PS du conseil régional d'Occitanie, Carole Delga.
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Militant socialiste et grand officier de la Légion d’honneur
"Loulou, comme nous aimions l’appeler avec affection mais respect, fut aussi un grand militant socialiste et un élu local, puis régional (de 1986 à 1992), dont la parole était toujours sage et lumineuse", ajoute Mme Delga pour qui la Région "perd l’une de ses plus illustres personnalités".
En 2016, Louis Lareng avait été promu au rang de grand officier dans l'ordre de la Légion d'honneur.
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