Noyade : un adolescent miraculeusement réanimé en Italie
C’était une journée ensoleillée de fin avril. Un adolescent de 14 ans accompagné de quelques copains plongent d’un pont de surplombant le Naviglio, un cours d’eau traversant la petite ville de Cuggiono, près de Milan. Au bout de quelques secondes, ils remontent tous à la surface sauf l’un d’entre eux. Il est resté coincé sous l’eau par des racines. Après 42 minutes, il est enfin dégagé. Il est en arrêt cardio-circulatoire, mais la température de l’eau a sans doute joué en sa faveur. "Le fait de tomber dans l’eau froide fait que la température corporelle de ce jeune homme est descendue en dessous de 30°C, ce qui est beaucoup plus froid que ce que nous avons habituellement. Et cet état d'hypothermie permet de protéger le cerveau du manque d’oxygénation", explique le Pr Benoît Misset, chef du service de réanimation du Groupe hospitalier Paris-St-Joseph.
Une fois l’adolescent extirpé de l’eau, les pompiers ont tenté de le réanimer pendant trois quarts d’heure. En vain. Il a donc été évacué par hélicoptère vers l’hôpital San Raffaele, à Milan. Il est pris en charge par l’équipe du Professeur Alberto Zangrillo, chef du service d’anesthésie-réanimation, qui décide de le soumettre immédiatement à un "programme extrême d’assistance cardio-circulatoire". Le jeune homme est placé sous circulation extra-corporelle : "Cela permet de faire circuler le sang artificiellement et donc de l’oxygéner sur une membrane qui remplace la fonction des poumons et en même temps cela permet de réchauffer le sang pour corriger l’hypothermie", poursuit le Pr Benoît Misset.
Le Pr Zangrillo s’est confié au journal Le Figaro pour expliquer la suite de la prise en charge : "une fois les fonctions vitales du garçon stabilisées au bout d’une quinzaine de jours, nous nous sommes concentrés sur le cerveau en le stimulant par résonance magnétique. A notre extrême surprise, on a alors assisté à une lente reprise. Notre patient répondait de manière de plus en plus positive à nos sollicitations jusqu’à reprendre graduellement conscience". L’adolescent est aujourd’hui parfaitement conscient et ne présente aucune séquelle neurologique.
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